Décharge de Septèmes-les-Vallons : « Nous sommes littéralement gazés »

La Marseillaise| Article de Mireille Roubaud

Septèmes. Les riverains dénoncent les nuisances de la décharge.

 

Odeurs nauséabondes, maux de tête... Les riverains de la décharge de Septèmes-les-Vallons n'ont pas manqué hier de témoigner des nuisances dont ils s'estiment victimes lors d'une conférence de presse organisée à l'initiative de l'ACDSV (Association contre la décharge de Septèmes-les-Vallons).

 

En cause, les émanations de gaz issus de la fermentation des déchets, l'association remettant en cause le système de traitement de ces derniers établi par l'exploitant du site Veolia. « Nous sommes obligés de fermer les fenêtres en plein été, ces odeurs sont insupportables, à en avoir des maux de ventre, nous voulons savoir ce que nous respirons » s'indigne Daniel Piéri, président de l'association qui craint également une éventuelle pollution de la nappe phréatique. D'autant que « la durée d'exploitation du site, qui traite actuellement 250 000 tonnes de déchets par an en provenance des départements voisins doit durer jusqu'en 2022 » précise- t-il.

 

Ce dernier a exigé que la campagne de mesure de la qualité de l'air menée par Veolia, avec l'installation de capteurs l'été et l'hiver dernier soit étendue aux maisons voisines. Dans le même temps, l'ACDSV a fait réaliser une étude par un laboratoire indépendant, Analytika.

Sans vouloir donner de chiffre, son directeur, Bernard Tailliez est particulièrement alarmant et remet en cause les résultats présentés par Veolia lors d'une réunion avec l'association le 25 juin dernier. « On a une concentration de benzène qui crève le plafond, du chloroforme » assure-t-il. Autant de toxiques qui n'ont rien à faire dans une décharge d'ordures ménagères poursuit-il.

 

Le préfet sollicité

 

Également présent, Henri Jibrayel, député PS, a indiqué avoir alerté le préfet et obtenu un rendez-vous en septembre. « Mais nous devons passer à la vitesse supérieure, que l'État mette les moyens avec une visite sur place, je vais le relancer » promet-il, tandis que les riverains demandent à ce que soit conduite une étude épidémiologique.

 

De son côté, Frédéric Clément, responsable d'exploitation du site reconnaît les nuisances mais rappelle que depuis début 2013, Veolia travaille avec l'association. « Nous avons eu des problèmes les trois dernières semaines de juin liés à des travaux de dégazage qui sont désormais terminés, explique-t-il, mais les résultats présentés le 25 juin dernier respectent les seuils fixés par l'organisation mondiale de la santé ». Une nouvelle rencontre est prévue avec l'ACDSV en septembre prochain.

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