Le Journal de l'Environnement | Article de Stéphanie Senet
Les premières études sur la Bauxaline®, produite à partir des boues rouges de l’usine Alteo de Gardanne, ont été publiées ce 10 décembre 2014 à l’initiative du collectif "Non aux boues rouges".
Réalisée par le laboratoire Analytika, la première étude confirme la présence de niveaux élevés de métaux lourds dans ce produit destiné à la couverture de décharges, de routes, de digues, de granulats d’argile, de ciments ou de supports agronomiques.
La Bauxaline® affiche ainsi une teneur en chrome de 976,9 parties par million (ppm) alors que la valeur moyenne dans des sols non contaminés oscille entre 50 et 100 ppm.
Même constat pour le titane : 29.954 ppm contre 70 à 20.000 ppm et pour le vanadium : 744 ppm contre 90 à 150 dans un sol non contaminé.
Niveau élevé de métaux lourds, mais aussi un fort niveau de radiations
La deuxième étude, conduite par la Criirad, montre que le niveau de radiation dans la zone d’entreposage des boues rouges est 4 à 8 fois supérieur au niveau naturel. « Pour une présence de 6 minutes par jour, chaque jour de l’année, sur un sol remblayé avec ces boues rouges, l’exposition cumulée dépasse la valeur de 10 microsieverts par an (μSv/an), niveau au-delà duquel la directive Euratom considère comme non négligeable sur le plan radiologique l’impact d’une pratique nucléaire », conclut la Criirad.
Les radionucléides contenus dans les boues –uranium 238 et thorium 232- impliquent par ailleurs une très longue persistance dans l’environnement : respectivement 4,5 et 14,5 milliards d’années.
Alors que la ministre de l’écologie s’est opposée à la prolongation du rejet, en Méditerranée, des effluents liquides issus de la filtration des boues rouges (interdit à partir du 31 décembre 2015), le collectif Non aux boues rouges demande la reconnaissance de la toxicité des rejets, l’arrêt de tout processus de valorisation (type Bauxaline®) en cours, et le confinement des lieux de stockage.
France Info (Grand Soir 3) | Reportage de Anne Sylvain
L'usine d'alumine Alteo de Gardanne fête ses 120 ans samedi. Mais cet anniversaire pourrait être gâché par des questions soulevées par ses riverains : que faire des déchets, jusqu'ici répandus dans la Méditerranée ? Et sont-ils toxiques ? Une enquête d'Anne Sylvain pour le Grand Soir 3.
L'usine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), qui produit de l'alumine, fêtera ses 120 ans samedi 13 décembre. Ce site fait vivre directement ou indirectement 1 000 employés. L'alumine est utilisée dans la production des écrans LCD ou de ceux des téléphones portables. Mais le problème de cette industrie, ce sont ses déchets.
Des déchets déversés dans la Méditerranée
Chaque année, 400 000 tonnes de déchets sortent de l'usine. Dans les années 1960, le groupe fait le choix de les rejeter dans la mer grâce à un tuyau de 50 kilomètres reliant Gardanne à Cassis. Les résidus sont déposés dans le parc national des Calanques.
A 330 mètres de profondeur, les sols marins sont aujourd'hui recouverts de poussière rouge. Alors qu'Alteo devait cesser ses rejets fin 2015, l'entreprise vient d'obtenir une dérogation pour y verser ses eaux de rinçage. Un dossier est maintenant sur le bureau de la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal.
Il reste tout de même à l'industriel à trouver une nouvelle destination pour ses déchets solides. Tout d'abord une nouvelle utilisation : la transformation. On trouve déjà des déchets de bauxite dans des tuiles ou du béton léger.
Le Républicain Lorrain| Article de Stéphane Mazzucotelli
Ce week-end, des filaments blancs sont tombés du ciel en Moselle-Est. Ils ont fait l’objet d’une analyse par un laboratoire privé. Mais les conclusions de cet organisme restent vagues sur l’origine de ces retombées.
Des centaines d’habitants de Moselle-Est livrent tous le même récit. Samedi dernier, des filaments blancs sont tombés du ciel de Forbach, Sarreguemines, Sarrebruck… (lire RL du 22-10-2014). Face à ce phénomène mystérieux déjà observé l’automne dernier en Drôme-Ardèche, les interprétations se multiplient, surtout les plus farfelues.
Non radioactif
Que savons-nous exactement sur ces filaments blancs, objets de tant de fantasmes ? Presque rien et c’est là que le bât blesse. La Criirad (Commission de recherche et d’information
indépendante sur la radioactivité) a bien analysé un prélèvement. « Nous avons testé sa radioactivité et nous n’avons rien trouvé d’anormal », assure Roland Desbordes, président de
la Criirad. Pour lui, c’est aujourd’hui à des laboratoires de chimie ou de biologie reconnus de se pencher sur cette étrangeté. « Nous avons transmis les filaments à un laboratoire
départemental du sud de la France mais, pour l’instant, cela n’a pas semblé les intéresser », constate Roland Desbordes qui considère que la théorie des produits toxiques répandus
volontairement par les avions survolant notre ciel, très florissante sur le web, « ne tient pas la route ».
Le président de la Criirad a lu le rapport du laboratoire Analytika mais il le trouve « incomplet. Ce laboratoire ne tranche pas réellement sur l’origine de ces fibres ». Analytika est un laboratoire privé animé par le Dr Bernard Tailliez à Cuers, dans le Var. Ses travaux ont déjà prêté à polémique à propos des rejets de l’ Erika. Ce labo est le seul à avoir analysé chimiquement la texture blanche.
Que dit Analytika ?
« Ces "filaments aéroportés" sont des polymères organiques complexes, contenant des composants chimiques de synthèse, parmi lesquels plusieurs molécules rencontrées dans les carburants et lubrifiants de réacteurs d’aviation. »
Un rejet d’avions alors ? « Peut-être ou d’objets lancés dans l’espace, comme des satellites. Je regrette que l’aviation civile ne communique pas sur les rejets de ses appareils », répond le Dr Tailliez.
Aucune certitude donc. Pour le patron du labo privé, l’élément filandreux n’est « pas naturel ». Il balaie l’hypothèse de toiles tissées par des araignées pour se déplacer à l’automne. Prudent, le directeur d’Analytika prend ses distances avec ceux qui concluent, suite à son travail, à un épandage vicieux de substances toxiques et dangereuses.
« Je ne dis pas qu’il y a complot. Je dis que ces retombées sont préoccupantes. Mais je n’utilise pas le terme de dangereux car moi-même je ne sais pas d’où cela vient exactement. C’est d’ailleurs tout le problème. Il faut désormais qu’un laboratoire mandaté par l’État analyse ces fibres pour qu’on sache définitivement de quoi il s’agit », conclut le Dr Tailliez, qui croit savoir que le CNRS, à Montpellier, serait sur le coup. En attendant, l’énigme reste entière.
La Provence | Article de Delphine Tanguy
"Au beau milieu de la nuit, vous suffoquez, vous avez envie de vomir", rapporte Daniel Pieri. Ses voisins renchérissent : depuis quelques semaines, ils souffrent de maux de gorge, d'yeux irrités. Les odeurs pestilentielles venues du centre d'enfouissement technique (CET) de Septèmes pourrissent la vie des riverains.
Hier, ils organisaient une réunion à laquelle participaient des élus tels Henri Jibrayel ou Roland Cazzola, des présidents de CIQ comme Gérard Marletti ou Lydia Fretzel.
Discrètes, dans la salle, les chargées de communication de Véolia Environnement (Valsud) prennent des notes mais se gardent bien d'intervenir. Seuls parleront le toxicologue Bernard Tailliez, mandaté avec son laboratoire, Analytika, par les habitants, et Daniel Pieri, président de l'Association contre la décharge de Septèmes les Vallons (ACDSV).
Œuf pourri
"On veut le savoir : est-ce qu'on risque quelque chose à respirer ça?" tonne soudain un voisin, très remonté. "Ça", c'est de l'hydrogène sulfuré à la caractéristique odeur d’œuf pourri.
Il émane des dégazages nécessaires menés par Véolia sur la décharge depuis des semaines. Issu de la macération des déchets organiques, ce biogaz nauséabond est effectivement très irritant. Voir
létal dans de fortes concentrations (dégagé par les algues vertes qui souillent les côtes bretonnes, par exemple) et/ou des espaces confinés.
Toutefois, "ici, ce n'est pas dangereux", nous a affirmé Frédéric Clément, le responsable d'exploitation de la décharge. Ce sont "seulement les flux thermiques entre la mer et la
terre" qui renverraient les relents pestilentiels vers les vallons des Peyrards et des Tuves, notamment. "Il faut que le préfet vienne dans l'arène, maintenant, que des études soient
menées" a réclamé le député PS Henri Jibrayel lors de la réunion. Lors de la récente visite à Marseille de Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, la sénateur maire PS Samia Ghali lui avait
fait la même requête.
Fin 2011, Analytika avait mis en évidence, sans pouvoir en préciser la concentration ni la provenance, la présence de 18 polluants dans l'air et 38 dans l'eau aux abords de la décharge. Ce
rapport avait jeté le trouble : Véolia avait ensuite accepté que soient menées, deux fois par an, des campagnes de captage d'air en plusieurs points du voisinage.
La Marseillaise| Article de
Mireille Roubaud
Septèmes. Les riverains dénoncent les nuisances de la décharge.
Odeurs nauséabondes, maux de tête... Les riverains de la décharge de Septèmes-les-Vallons n'ont pas manqué hier de témoigner des nuisances dont ils s'estiment victimes lors d'une conférence de presse organisée à l'initiative de l'ACDSV (Association contre la décharge de Septèmes-les-Vallons).
En cause, les émanations de gaz issus de la fermentation des déchets, l'association remettant en cause le système de traitement de ces derniers établi par l'exploitant du site Veolia. « Nous sommes obligés de fermer les fenêtres en plein été, ces odeurs sont insupportables, à en avoir des maux de ventre, nous voulons savoir ce que nous respirons » s'indigne Daniel Piéri, président de l'association qui craint également une éventuelle pollution de la nappe phréatique. D'autant que « la durée d'exploitation du site, qui traite actuellement 250 000 tonnes de déchets par an en provenance des départements voisins doit durer jusqu'en 2022 » précise- t-il.
Ce dernier a exigé que la campagne de mesure de la qualité de l'air menée par Veolia, avec l'installation de capteurs l'été et l'hiver dernier soit étendue aux maisons voisines. Dans le même temps, l'ACDSV a fait réaliser une étude par un laboratoire indépendant, Analytika.
Var Matin | Article de Luc Boutria
Théorie du complot, résidus de réacteurs... Particuliers et associations s'interrogent sur la découverte de filaments blanchâtres. Un laboratoire varois révèle qu'ils n'ont rien de naturel...
En bons Gaulois, nous en sommes toujours à craindre que le ciel ne nous tombe sur la tête. La crainte serait fondée selon des particuliers et une association, l'ACSEIPICA*.
Pour comprendre leur théorie, il suffit de lever la tête vers le ciel et d'observer.
Il y a de fortes chances pour que vous tombiez sur une de ces « belles » traînées blanches liées au passage des avions. De ces traînées longilignes qui lézardent le ciel - baptisées en anglais chemtrails** - seraient issus de drôles de fils blanchâtres et collants, des « filaments aéroportés » qui se dispersent dans la nature ou… votre jardin !
Ces surprenantes découvertes sur plantes vertes ont interpellé des habitants du Var, comme ailleurs en France, qui ont collecté des échantillons pour analyse. À la manœuvre le centre Analytika de Cuers dont les derniers résultats ne laissent présager rien de bon pour la santé publique quant à la composition de ces mystérieux filaments tombés du ciel.
D'autres scientifiques mettent en avant le fait que les traces de condensation identifiables à des altitudes élevées de l'ordre de 10.000 mètres se résorbent rapidement. Alors que les chemtrails** apparaissent à des altitudes plus basses entre 2.000 et 5.000 mètres et s'estompent très lentement… Préoccupant. Au point de faire l'objet d'une question devant l'Assemblée nationale fin 2013.
À Cuers on se garde toutefois de verser dans la théorie du complot militaro-gouvernemental qui parle d'épandages destinés à contrôler le climat, réguler la population, voire « effectuer des
recherches militaires sur la guerre chimique »…
Certaines associations craignent pourtant que nous ne soyons le jouet d'expériences hasardeuses. X-Files nouvelle saison ?
*Association Citoyenne pour le Suivi, l'Étude et l'information sur les Programmes d'Interventions Climatiques et Atmosphériques.
**Néologisme construit par la contraction de l'anglais « chemical trail », soit « traînée de produits chimiques ».