13-01-2019
À la demande des adhérents du collectif citoyen Coll'Air Pur / Santé, constitué par des résidents de la vallée de l'Arve, des échantillons de poussières
(dit "poussières noires") prélevés par les habitants (à deux endroits de la commune de Passy), ont été confiés pour analyse au laboratoire spécialisé Micropolluants
Technologies.
Ce laboratoire accrédité COFRAC, est spécialisé dans le dosage des dioxines et furanes éventuellement présents dans les échantillons qui lui sont confiés.
Le résultat des dosages de dioxines et furanes est consultable ci-dessous dans le rapport analytique du laboratoire Micropolluants Technologies (N°9ING001_PCD_R1).
Les résultats communiqués attestent de la présence de concentrations préoccupantes de ces composés chimiques particulièrement toxiques, qui résultent indubitablement des émissions atmosphériques provenant de l’incinérateur d’ordures ménagères implanté sur la commune de Passy.
Cette nouvelle investigation conduite par la méthode HRGC/HRMS (chromatographie en phase gazeuse à haute résolution / spectrométrie de masse à haute résolution) révèle dans ces deux échantillons la présence de concentrations alarmantes d'une catégorie particulièrement toxique (dénommée"dioxines et furanes") de contaminants chimiques organiques chlorés couramment engendrés par les incinérateurs :
1. Échantillon 180610-A (collecté sur les pierres tombales du cimetière communal de Passy) :
Teneur cumulée [dioxines & furanes] = 548,640 ng / Kg
représentant une quantité équivalente toxique TEQ de 19,350 ng / Kg.
2. Échantillon 180610-B (collecté sur les appuis de fenêtres d'un bâtiment de la zone d'activité des Egratz) :
Teneur cumulée [dioxines & furanes] = 421,064 ng / Kg
représentant une quantité équivalente toxique TEQ de 54,419 ng / Kg.
Dans le document ci-dessous, Santé Publique France estime les valeurs approximatives des quantités équivalentes toxiques TEQ (exprimés en ng/Kg) de dioxines & furanes généralement présents dans les sols :
Ces nouveaux résultats d'analyse sur les poussières aéroportées, démontrent la forte présence de perturbateurs endocriniens (que sont les dioxines & furanes), en plus des nombreux phtalates et métaux lourds déjà identifiés par nos premières séries d'analyses.
Il s'agit donc ici de s'alarmer sur "l'effet cocktail" de l'ensemble des contaminants présents dans l'air et dans les poussières à proximité de l'incinérateur
de Passy : Dioxines, Furanes, BPA, DEHP, Métaux Lourds, etc.
Dioxines, Furanes et autres Phtalates sont d'ailleurs des perturbateurs endocriniens avérés, en même temps que des substances cancérogènes capable d'induire un certain
nombre de cancers (cancer du sein et cancer des poumons entre autre).
Voici un condensé d'informations à destination des populations susceptible d'être en contact avec les Dioxines en partie issue du document ci-dessus :
Comment limiter votre exposition à ces poussières ?
Si vous avez l’habitude de manger du poisson ou du gibier et lors de la préparation des aliments :
Ne pas laisser les enfants jouer sur un sol suspect ou contaminé.
Comment risquez-vous d’être exposé ?
Ces poussières peuvent-elles vous rendre malade ?
L'exposition accidentelle ne vous rendra pas malade à court terme, toutefois, une exposition excessive ou permanente à ces poussières peut contribuer progressivement à l’apparition de :
Elle peut nuire à votre :
et au développement chez l'enfant :
Il est également frappant de constater que les "dispositions relatives à la surveillance de l'impact environnemental" prévues par l'annexe 4 de l'arrêté préfectoral du 26 mai 2014 (extrait du document joint ci-contre) autorisant l'exploitation de cet incinérateur ne sont pas respectées : ni par l'opérateur, ni par la préfecture.
Nos différentes études ci-dessous révèlent l'identité de l'ensemble des contaminants chimiques organiques et inorganiques transportés par les poussières "noires" aéroportées (respirables et inhalables), et ce "cocktail" s'avère d'une telle complexité que les effets sanitaires sur la population de la vallée de l'Arve demeurent totalement imprévisibles dans l'état actuel des connaissances toxicologiques.
La connaissance de l'identité des contaminants chimiques effectivement présents dans les "poussières noires" aéroportées sur la commune de Passy et ses alentours constitue la première étape d'un processus à poursuivre rapidement pour :
les sources (fixes ou diffuses) d'émissions polluantes à l'origine de la contamination chimique persistante de l'air et des végétaux constatée dans la vallée de l'Arve.
05-06-2018
À la demande du collectif citoyen Coll'Air Pur / Santé, constitué par des résidents de la vallée de l'Arve, le centre Analytika a procédé à l'investigation systématique des contaminants chimiques inorganiques présents dans un échantillon de champignons séchés "trompettes de la mort" provenant d'une cueillette en forêt à 987 mètres d'altitude datant du 03-08-2016 .
Cette nouvelle investigation (par la méthode ICP/MS (spectrométrie de masse en couplage avec plasma inductif) (cf. rapport N° 180124 ci-dessous) révèle la présence dans cet échantillon de champignons:
Le lieu de la cueillette de cet échantillon se trouvant à moins de 2500 mètres à vol d'oiseau de l'incinérateur implanté au fond de la vallée de l'Arve dans
la zone des Egratz à Passy, le transfert par voie aérienne des contaminants précédemment découverts dans les "poussières noires" aéroportées prélevées à Passy (cf. rapports N° 180116 et
N° 170823 ci-dessous) paraît susceptible d'expliquer les résultats inquiétants de ce qui constitue la première et unique mesure scientifique jamais réalisée sur la végétation
avoisinante de l'impact environnemental de l'exploitation de l'incinérateur de Passy depuis le début de son activité.
27-04-2018
À la demande du collectif citoyen Coll'Air Pur / Santé, constitué par des résidents de la vallée de l'Arve, le centre Analytika a procédé à l'investigation systématique des contaminants chimiques organiques et inorganiques présents dans un échantillon de poussières aéroportées, collectées par aspiration sur appuis de fenêtres (ZAE des Egratz – Route des Egratz 74190 Passy).
Cet échantillon a été étudié par spectrométrie de masse avec dépistage systématique :
Le dépistage ICP/MS systématique réalisé sur cet échantillon de poussières aéroportées confirme la précédente étude (qui ne portait que sur les contaminants chimiques inorganiques) qui révélait déjà :
Le dépistage GC/MS systématique réalisé sur cet échantillon révèle maintenant la présence d'un grand nombre de contaminants chimiques organiques résultant certainement de processus de combustion, parmi lesquels figurent :
17-08-2017
À la demande du collectif citoyen Coll'Air Pur / Santé, constitué par des résidents de la vallée de l'Arve, le centre
Analytika a procédé au dépistage systématique des contaminants chimiques présents dans :
Ces 3 échantillons ont ensuite été étudiés par spectrométrie de masse avec dépistage systématique :
Comme attesté par le rapport Analytika N° 170823 ci-dessous, les teneurs élevées en contaminants chimiques d'origine industrielle :
suffisent à démontrer que les hypothèses officielles, attribuant aux dispositifs individuels de chauffage au bois la formation excessive de poussières aéroportées et la contamination de l'air atmosphérique dans la vallée de l'Arve, ne reflètent :
Nos différentes études de la composition chimique des "poussières noires" aéroportées collectées à Passy démontrent que les dispositifs individuels de chauffage domestique au bois ne sont à l'origine :
Elles contredisent formellement la thèse officielle (*) du "réseau ATMO" selon laquelle les dispositifs de chauffage domestique au bois seraient majoritairement à l'origine de la pollution de l'air dans la vallée de l'Arve.
(*) basée sur des travaux financés par le "réseau ATMO" et abondamment relayée dans l'opinion publique depuis décembre 2016 (voir article du Monde ci-dessous).
Parmi les contaminants chimiques organiques identifiés par nos investigations GC/MS, aucune des molécules caractéristiques de la combustion du bois :
n'ont été détectées par nos investigations, pourtant conduites à l'aide de la même instrumentation GC/MS et selon un protocole comparable à celui mis en œuvre et récemment publié par des scientifiques Polonais (cf. publication en anglais ci-dessous).
France Info / France 3 (Auvergne)| Article de Jean-Christophe Pain
Pollution de l'Air | A la fin de l'enquête publique pour le prochain Plan de Protection de l'Atmosphère, le collectif d'habitants Coll'Air Pur dénonce un "cocktail polluant" dans la vallée de l'Arve. Une récente étude atteste de concentrations préoccupantes de substances cancérogènes et perturbateurs endocriniens.
L'enquête publique pour le PPA2, le prochain Plan de Protection de l'Atmosphère dans la vallée de l'Arve en Haute-Savoie, vient tout juste de se terminer.
L'association citoyenne Inspire a dressé le bilan -négatif- du premier PPA.
Et les habitants regroupés dans le collectif Coll'Air Pur n'ont jamais été aussi inquiets. Après les particules fines qu'on inhale, voici venir des polluants qu'on ingère. Après les camions, l'incinérateur.
A travers le centre scientifique indépendant Analytika, ils dénoncent : "les dispositions relatives à la surveillance de l'impact environnemental prévues par l'arrêté préfectoral du 26 mai 2014 autorisant l'exploitation de l'incinérateur, implanté à Passy au pied du Mont-Blanc et au fond d'une vallée encaissée, ne sont pas respectées par l'opérateur".
C'est pour cette raison que le collectif a missionné le laboratoire spécialisé Micropolluants Technologies.
Objectif : procéder au dosage des dioxines et furanes éventuellement présentes dans deux échantillons de "poussières noires" collectées sur la commune de Passy, au cimetière communal, et dans la zone des Egratz.
Basta Mag | Article de Élodie Horn
Environnement | Depuis des années, les habitants de la vallée de l’Arve, située au cœur de la Haute-Savoie, tentent vainement d’alerter les pouvoirs publics sur la mauvaise qualité de l’air qu’ils respirent tous les jours.
En cause : un incinérateur, l’industrie, et, surtout, la circulation. Les pics de pollution y durent parfois même plus longtemps qu’à Paris. Organisés en collectif depuis le début de l’année, les habitants ont décidé de poursuivre l’État en justice. Leur dernier recours pour espérer enfin pouvoir respirer sans mettre à mal leur santé.
C’est le début de l’été, le soleil sublime la vallée de l’Arve. Située au cœur de la Haute-Savoie, dans un cadre idyllique, elle côtoie les hauts lieux du tourisme de montagne, un secteur qui génère pas moins de 50 000 emplois dans les Alpes. « Notre vallée a un situation particulière où d’un côté il y a Saint-Gervais, le Val Bourgeois, juste en face de la prestigieuse Megève. À 20 kilomètres par la route, il y a aussi Chamonix, capitale mondiale de l’alpinisme. Quant à la frontière suisse, elle n’est qu’à une petite heure », décrit Eric Solvas, assis à la terrasse d’un café qui fait face à ces montagnes qu’il connaît par cœur. Voilà pour le volet touristique. Mais derrière, il y a aussi le « fond de vallée », qui est selon Eric Solvas, « un dépotoir ».
L’homme habite Passy, une des principales villes de la partie basse de la vallée. Dans un environnement du tout tourisme, la vallée, qui porte le nom de la rivière qui la traverse avant de se jeter dans le Rhône, se distingue par une tradition plus ouvrière. « C’est ici qu’a été installé un incinérateur, en 1995, pour brûler les déchets ménagers des 150 000 habitants de la vallée. Il n’a pas été installé à Megève ou à Chamonix, qui sont dans la partie haute de la vallée. Comme si l’on considérait que nous étions des habitants de seconde zone, qui peuvent être pollués », ajoute Eric Solvas. Ce retraité est engagé dans l’Association pour la qualité de vie à Passy.
Celle-ci dénonce notamment un recours excessif à l’incinération dans la vallée, avec un tri sélectif quasi-inexistant. À proximité de l’incinérateur se dresse aussi une usine, SGL Carbon, spécialisée dans la fabrication de pièces en carbone et graphite, et qui recrache d’importants taux de poussières ainsi que du H2S, composant qui sent l’œuf pourri [1]. La vallée est aussi traversée par une importante circulation. Tous les jours, 3200 camions y transitent vers l’Italie et s’arrêtent à Passy afin de réaliser un contrôle obligatoire de sécurité avant de passer le tunnel du Mont Blanc. Le redémarrage des moteurs fait, à chaque fois, grimper les niveaux de pollution.
France Bleu (Pays de Savoie)| Reportage de Anne Chauvet & Laurent Pascal
Retranscription audio | On connaît les problèmes de pollution de l'air en Vallée de l'Arve. Y a-t-il des répercussions sur les fruits et les légumes ? C'est la question que se
pose le collectif Coll'Air Pur qui a financé une étude pour savoir à quoi s'en tenir. Un laboratoire a donc analysé des champignons dit "trompettes-de-la-mort", ramassés vers Passy.
Et pour Richard Vivion, les résultats ne sont pas bons.
Dans ses conclusions, le laboratoire Analytika parle d'une très forte teneur cumulée en métaux lourds (9 éléments différents) qui a été découverte dans les 60g de "trompettes-de-la-mort" analysés.
Bernard Tailliez est le directeur de ce laboratoire : "On trouve à peu près 500mg/kg du cumul de ce qu'il est convenu d'appeler les métaux lourds, par exemple le Zinc dont on trouve une teneur 5
fois plus élevée. À ma connaissance les trompettes-de-la-mort naturellement ne doivent pas contenir de Plomb. Ici les trompettes-de-la-mort à Passy en contiennent".
Les champignons ont été ramassés en 2016 dans le secteur de Passy à un peu plus de 2km de l'incinérateur. Celui-ci pourrait donc être l'une des sources de contamination avec aussi le trafic
routier, estime le directeur du laboratoire Analytika.
Pour Muriel Auprince, membre du collectif citoyen Coll'Air Pur qui a financé la recherche, ces résultats sont en tout cas inquiétants : " C'est inquiétant parce que dans la vallée
beaucoup de gens font leur jardin, moi la première, sachant que les champignons recueillent des métaux lourds, je me dis que je vais arrêter un petit peu de nous intoxiquer, d'intoxiquer tout le
monde".
Et pour le collectif Coll'Air Pur, ces analyses doivent à nouveau servir de signal d'alarme.
Un collectif qui souhaite désormais qu'un établissement public comme l'INERIS (Institut Nationale de l'Environnement et des Risques Industriels), mène lui aussi ses propres analyses.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet
Pays du Mont-Blanc| Quand les trompettes-de-la-mort montrent des traces de pollution, le Coll’air pur s’inquiète. Enfin… continue à s’inquiéter. Le collectif de lutte contre la pollution de la vallée de l’Arve a en effet envoyé au laboratoire Analytika 60 grammes de champignons séchés, ramassés en 2016, sur les hauteurs de Chedde, à une distance de 2,5 km à vol d’oiseau de la zone industrielle des Egratz.
Cette nouvelle collaboration (*) entre le Coll’air pur et le laboratoire d’analyses indépendant, dirigé par Bernard Tailliez, permet de mettre en évidence la présence de contaminants chimiques inorganiques, en particulier neuf métaux lourds, dans les trompettes-de-la-mort.
Et, après comparaison avec les teneurs de référence disponibles pour ce type de champignons, Bernard Tailliez confirme que « seul un transfert par voie aérienne des contaminants récemment découverts dans les poussières aéroportées de la ZAE des Egratz peut expliquer la présence des contaminants chimiques inorganiques découverts dans [cet] échantillon ».
Cobalt, chrome, nickel, arsenic, plomb, cuivre sont autant de contaminants trouvés dans les trompettes. Mais c’est surtout le zinc qui interpelle le professeur, du fait de sa « très forte teneur cumulée ».
Le Coll’air pur demande désormais une intervention de l’Ineris pour confirmer ou infirmer les études d’Analytika. Ce qui tombe bien puisque le préfet de Haute-Savoie, Pierre Lambert, avait annoncé vouloir faire appel à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques pour que « les scientifiques et les sachants se prononcent » quant aux analyses de Bernard Tailliez.
(*) Deux batteries d’analyses de poussières ont montré, entre autres, de fortes teneurs en métaux lourds, la présence de cancérigènes, de mutagènes, de reprotoxiques et de perturbateurs endocriniens.
BoxSons | Reportage de Thibaut Mougin
La vallée de l’Arve en Haute-Savoie, aux confins de la Suisse et de l’Italie est l’une des contrées les plus polluées de France. En lanceurs d’alerte, médecins et habitants bataillent au quotidien contre un air hivernal vicié devenu au fil du temps meurtrier.
Brouillard montagnard inoffensif ou nuage de pollution? Pour des touristes venus skier dans la vallée de Chamonix, il est souvent difficile de faire la différence. Pour les 150 000 habitants de cette vallée, entre France, Suisse et Italie, la radiographie est plus rapide, tant ils sont habitués depuis des décennies à respirer un air de mauvaise qualité. En janvier 2017, l’extrême est du département de la Haute-Savoie a connu un épisode de pic de pollution de plus de 30 jours.
Cette vallée semi-rurale, semi-urbaine combine plusieurs sources de pollution. Avec le trafic routier tout d’abord : plus de 500 000 camions empruntent chaque année la route pour rallier l’Italie et le val d’Aoste via le tunnel du Mont-Blanc. A Passy, dans la plaine, l’usine SGL Carbon brûle quotidiennement des déchets. En hiver, les cheminées des particuliers sont encore utilisées pour le chauffage. Transports, industrie, chauffage… un cocktail explosif de contaminants pour une vallée resserrée : avec le froid et le soleil, les particules figées sont emprisonnées, sous cloche, comme dans une immense marmite.
D’après une étude de Santé publique France, l’exposition aux particules fines provoque la mort anticipée de 85 personnes par an dans cette vallée alpine. Un résultat d’enquête qui n’a pas surpris le corps médical haut-savoyard, à l’image de Frédéric Champly, un urgentiste des hôpitaux du Mont-Blanc qui sur France 2 dès 2015 parle déjà d’un « air mortel » :
« La santé publique n’intéresse pas les politiques à quelque niveau que ce soit. Agir sur la qualité de l’air, c’est taper sur l’industrie, sur le transport, sur les ménages… c’est aller à la confrontation. Nos élus n’ont plus les moyens d’entrer en confrontation. » Frédéric Champly, médecin urgentiste et lanceur d’alerte.
Lassé par l’inaction collective, le médecin se lance dans la course aux législatives en 2017 pour briguer la sixième circonscription de Haute-Savoie avec une envie de jouer au chamboule-tout. Il ne parvient pas à se qualifier pour le second tour mais réalise un score honorable avec plus de 13 % des suffrages. Le retour d’expérience politique est simple : certains responsables politiques en sont encore au stade du déni écologique.
« On re-placarde dans les métros parisiens les pubs de Saint-Gervais… L’air est y irrespirable. Le slogan c’est l’air pur au pays du Mont-Blanc » Frédéric Champly, médecin urgentiste et lanceur d’alerte.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet
Passy | Hier, le préfet visitait l’usine de Chedde et rappelait les 4 millions d’euros investis dans la réduction des émissions de l’usine.
Le préfet l’a martelé, hier, on ne peut pas le taxer d’inactivité. « On refait le PPA et en même temps on agit sur de nombreux plans. Nous n’avons pas attendu la publication d’analyses ou les dépôts de plaintes », revendique Pierre Lambert. Toujours est-il pourtant que son activité de ces derniers jours, avec une prise de parole vendredi sous forme de réponse aux inquiétudes diverses et une visite de l’usine SGL Carbon, hier, découle du soudain coup de projecteur sur la pollution dans la vallée de l’Arve (lire nos éditions précédentes).
« On fait de mauvais procès à la vallée de l’Arve »
Le représentant de l’État avait convié sénateurs, députés et autres élus locaux à cette visite de l’usine de Chedde (Passy) « à l’origine de 12 ou 13 % de la pollution industrielle dans la vallée », énonce-t-il. Il a tenu à rappeler que « l’industrie est une chance », citant les 55.000 emplois qui y sont liés dans la vallée de l’Arve. « On fait de mauvais procès à une vallée dont la valeur internationale en matière d’industrie est reconnue. Et cela n’empêche pas les touristes de venir », continue--til, justifiant par là que « ce n’est pas la vallée de la mort ».
Épaulé par Anne-Laure Jorsin-Chazeau, et Yannick Mathieu, directrice départementale et directeur adjoint à la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), Pierre Lambert a présenté « un plan ambitieux d’investissement » pour l’usine cheddoise habituée des doléances locales. Un plan qui s’inscrit dans la démarche non moins « ambitieuse, concertée et partenariale » du PPA2*.
Car la filiale de fond de vallée du groupe SGL Carbon (lire son historique par ailleurs) a investi 4 millions d’euros cette année pour se mettre au vert, aidée en cela à hauteur de 1,2M€ dont un million assuré par le conseil régional.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Jennifer Parisot & Sylvain Falcoz
Vallée de l'Arve | Pierre Lambert a dévoilé, hier, les premières mesures du nouveau Plan de protection de l’atmosphère (PPA2) de la vallée de l’Arve.
« Non, ce n’est pas la vallée de la mort ». Après le déferlement médiatique et les actions en justice, le préfet de la Haute-Savoie, Pierre Lambert, répond et dévoile les premières mesures du Plan de protection de l’atmosphère de la vallée de l’Arve. Les associations craignaient des « demi-mesures » dans ce PPA2, lui le qualifie « d’ambitieux ».
Sous ses mains, deux dossiers verts. L’un renferme les principales mesures du futur Plan de protection de l’atmosphère (PPA2) de la vallée de l’Arve. L’autre contient une revue de presse des articles locaux et nationaux ayant précipité cette conférence de presse en préfecture, hier.
Le préfet de la Haute-Savoie Pierre Lambert tenait à lever le voile sur les objectifs et les actions principales de ce PPA2, visant à améliorer la qualité de l’air. Une réponse aux diverses associations ayant témoigné, dans nos colonnes notamment, leur crainte de voir apparaître des demi-mesures dans ce PP2 (lire nos éditions du 30 avril).
Les 500 plaintes déposées contre X par les résidents de la vallée, dans ce dossier pollution, ainsi que l’action administrative visant à faire condamner l’État pour “carence fautive” n’y sont pas étrangères non plus. « L’État est attaqué sur sa supposée inaction. Ce n’est pas le cas », oppose le représentant de l’État.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet
Pollution de l'Air | À l’initiative du Coll’air Pur et de l’ONG Écologie sans frontière, 12 personnes vont déposer un recours pour « carence fautive » de l’État. Rendez-vous ce soir, à 18 heures, à Passy.
Après s’être attaqué à la pollution par l’angle scientifique, le Coll’air pur adopte une démarche juridique qu’il présente ce soir, à 18 heures, à l’auditorium Varens, à Passy.
Objectif : faire flancher l’État via des recours pour « carence fautive », dossiers médicaux chargés en pathologies respiratoires à l’appui. Et parmi les auteurs de ces recours, des adultes mais également des enfants.
Car il se trouve que dans le fond de la vallée de l’Arve, les écoliers ont une amie. C’est une girafe qui trône sur la porte d’accès de l’école. Symbole de sagesse ? Non. De pollution. Quand elle est verte, tout va bien. On sort en récré, on court, on bouge, on vit. Lorsqu’elle est rouge, on tousse. Et les petits ont alors interdiction de courir. De sauter. D’aller jouer dans la cour, tout simplement. Et se font même punir durant la pause méridienne s’ils sont surpris à marcher trop vite en pic de pollution.
Et pourtant, cet hiver, la girafe n’a pas tant toussé. Hasard météorologique, l’hiver a été pluvieux. De quoi doucher les poussières qui planent habituellement dans l’air de la vallée et le rendre plus respirable. Mais alors de quoi se plaint-on ?
Le Nouvel-Obs | Article de Charlotte Cieslinski et Virginie Ziliani
Un recours pour "carence fautive" de l’État va être intenté mercredi, alors que plus de 500 plaintes contre X ont déjà été déposées.
Lassés par la multiplication des alertes à la pollution, les citoyens de la vallée de l’Arve (Haute-Savoie) se mobilisent à nouveau. Déçus par le déplacement du ministre Nicolas Hulot en février dernier, ils espèrent cette fois impulser "le plus gros procès sur la pollution de l’air" de la décennie, résume à "l’Obs" Franck Laval, président d’Écologie sans frontières. L'association est l'une des premières à avoir porté plainte contre la pollution de l'air en France.
Le 2 mai prochain, 14 plaintes pour "carence fautive" de l’Etat seront donc déposées devant le tribunal administratif de Grenoble, en plus de 500 plaintes contre X pour mise en danger de la vie d’autrui déjà déposées au pénal. Et pour cause : la vallée est l'une des plus polluées de France.
"Ce sera une première en France, de par le nombre de plaignants", s’exclame Franck Laval qui décrit "une action populaire destinée à pousser l’État dans ses retranchements."
France Info / France 3 (Auvergne)| Article de Jean-Christophe Pain
Pollution de l'Air | Le deuxième Plan de Protection de l'Atmosphère de la Vallée de l'Arve est en cours de rédaction. Les associations du collectif santé Coll'Air Pur s'inquiètent de son contenu. Ils redoutent qu'il ne soit pas assez ambitieux. Le premier n'aurait pas eu les effets espérés.
Le collectif santé Coll'Air Pur a déjà déposé de très nombreuses plaintes contre X, et même contre l’État, pour "mise en danger de la vie d'autrui" dans la Vallée de l'Arve.
En pleine rédaction du deuxième Plan de Protection de l'Atmosphère, le PPA2 valable pour les 5 ans à venir, les associations de défense des habitants et de leur environnement s'inquiètent. Parmi elles, ARMSB, Inspire, le Collectif médical de la Vallée de l'Arve, Réseau Air 74.
Pour un deuxième plan plus ambitieux
Ces associations ont été échaudées par le premier plan (PPA1 2012-2017), suivi de peu d'effets. Selon elles, la pollution aux particules fines (les PM10) n'a été réduite que de 7 %, contre les 30% espérés.
La pollution au dioxyde d'azote de seulement un petit pourcent, au lieu des 28 % attendus. Ces chiffres se basent sur les études menées par ATMO Aura, c'est-à-dire les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air.
Le Coll'Air Pur Santé demande désormais le contrôle effectif de TOUS les polluants, de TOUTES les sources d'émission. Pas seulement les voitures et les cheminées, mais aussi les poids-lourds et l'industrie.
Ils réclament par exemple la mise "sous cloche" de l'usine SGL Carbon à Passy. Mais aussi le développement des modes de déplacement doux, et du fret ferroviaire.
Une étude indépendante et inquiétante
Le collectif a par ailleurs commandité une étude indépendante de la pollution de l'air dans la Vallée de l'Arve au laboratoire Analytika. Elle a été réalisée dans la zone industrielle des Egratz, sur la commune de Chedde-Passy, non loin d'une crèche et d'une école primaire.
Cette étude confirme la présence "alarmante" de métaux lourds, des concentrations élevées en aluminium et fer, de nombreux hydrocarbures aliphatiques "dont l'origine réside principalement dans le trafic automobile local", et de plusieurs autres contaminants chimiques organiques , "dont l'origine industrielle ne fait aucun doute", en particulier plusieurs phtalates (perturbateurs endocriniens) et deux molécules "directement impliquées dans le déclenchement des cancers du poumon".
"Ce « cocktail » de contaminants chimiques organiques et inorganiques transporté par les poussières aéroportées (respirables et inhalables) présentes dans l'air de la vallée de l'Arve s'avère d'une telle complexité que les effets sanitaires sur la population locale demeurent totalement imprévisibles dans l'état actuel des connaissances toxicologiques" rapporte l'étude.
Le Coll'Air Pur organise une conférence de presse ce 2 mai à 18h au collège Warens de Passy.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet
Pollution de l'Air | Le 14 janvier dernier, Le Dauphiné Libéré publiait dans l’édition Mont-Blanc les résultats des premières analyses effectuées par le laboratoire d’analyses indépendant Analytika, à la demande du tout jeune Coll’air pur. Au menu de cette première plâtrée de résultats, on trouvait des métaux lourds. Zinc, plomb, arsenic et bien d’autres. De quoi faire réagir dans la vallée.
De l’eau, plus ou moins polluée, a depuis coulé sous les ponts et cette nouvelle ventrée de chiffres, chromatogrammes, spectromètres trouve la vallée à la sortie d’un hiver pas si pollué que ça. Intempéries obligent. Mais alors pourquoi réaliser de nouvelles analyses ? Et qu’apportent-elles de nouveau ?
Une nouvelle méthodologie
« Deux raisons à cela », répond Bernard Tailliez, Géotrouvetout de la pollution, qui tient les rênes du laboratoire. Tout d’abord, la méthodologie, affirme le scientifique. « J’ai voulu répondre à la mauvaise foi de mes opposants qui affirmaient que puisque les premières poussières analysées avaient été prélevées au sol, elles montraient la teneur en métaux lourds du sol. Et non de l’air. » Les poussières qu’il a analysées cette fois-ci ont donc été prélevées sur un appui de fenêtre situé à une cinquantaine de mètres de là où avaient été effectués les premiers prélèvements.
« C’est une fenêtre qui n’a jamais été nettoyée et qui montre donc le cumul historique », justifie Bernard Tailliez. Le bâtiment concerné se trouve dans la zone industriel le des Egratz, à proximité directe d’une zone résidentielle (ainsi que d’une crèche et d’une école primaire).
Et puis, ces nouvelles analyses vont plus loin. Alors que seuls les composés inorganiques avaient été observés, les contaminants organiques ont cette fois été pris en compte (pour ceux qui auraient raté leurs cours de chimie lire en fin d’article) (2). « La quantité de poussière que j’avais lors des premières analyses n’était pas suffisante pour que je puisse tout faire », affirme le directeur d’Analytika. La méthodologie a donc été adaptée et les analyses poussées un peu plus loin. « En termes de métaux lourds, c’est du même ordre que les analyses précédentes », confirme Bernard Tailliez qui espère simplement que l’on « tirera la sonnette d’alarme. »
(2) On trouve en chimie trois grands domaines. La biologie qui concerne les êtres vivants et qui ne nous intéresse pas ici. La chimie inorganique, qui touche aux minéraux et donc, notamment, aux métaux lourds. Et la chimie organique qui est la chimie du carbone, tout ce qui résulte de la combustion de produits contenant du charbon, du pétrole.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet
Pollution de l'Air | Quantité versus qualité. C’est là le cœur du débat. Ou en tout cas sur cet axe que souhaite se positionner Bernard Tailliez. Le scientifique et directeur du laboratoire d’analyses indépendant Analytika vient de publier une nouvelle série d’analyses de la qualité de l’air, à la demande du collectif de défense de l’environnement le Coll’air pur.
Enfin, qualité de l’air… Bernard Tailliez préfère quant à lui parler de « pollution de l’air ».
Les analyses effectuées au pied du viaduc des Egratz, dans la zone industrielle de Chedde (Passy) s’attachent à regarder ce que l’on trouve dans les poussières. Les fameuses PM que l’on suit avec attention depuis quelques années et qui sont notre indicateur maître en matière de pollution de l’air. La méthode habituelle de calcul de la pollution prend en compte les PM10, c’est à dire les particules fines dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres. « Ce sont celles qui grattent la gorge et sont retenues par les poils du nez et les sinus » , rappel Bernard Tailliez.
« 39+29+16 raisons de s’inquiéter »
Compter les PM permet donc d’avoir une idée de la quantité de poussières que nos poumons ingèrent. Mais pas de savoir ce que nos poumons ingèrent exactement. « La poussière est un support qui circule dans l’air et qui accumule les autres contaminants. Quand elle retombe, selon la loi inexorable de la gravité, elle contient tout ce qu’elle a pu rencontrer sur son passage », explique le scientifique.
Et que contient-elle dans la vallée de l’Arve ? Eh bien tout d’abord des métaux lourds, comme nous vous le rapportions déjà lors des premières analyses publiées dans notre édition Mont-Blanc du 14 janvier. Mais également « un cocktail invraisemblable de produits chimiques toxiques et polluants », continue Bernard Tailliez. Parmi lesquels des cancérigènes, des mutagènes, des reprotoxiques et des perturbateurs endocriniens (lire par ailleurs).
Trois méthodes d’analyse ont été utilisées pour tester un panel le plus large possible de contaminants et l’on en comptabilise au total 84, aux noms plus imprononçables les uns que les autres. « Cela fait 39+29+16 raisons de s’inquiéter », balance Bernard Tailliez. Et dans cette liste interminable de pentadecane, hexadecanoic et autres benzène, deux produits sortent du lot. « Ils sont référencés car ils ont été jugés suffisamment inquiétants par d’autres scientifiques pour justifier des recherches. »
Conclusion desdites recherches : ces contaminants ont des pouvoirs tumorigènes, précisément sur les poumons. Quant aux 82 autres contaminants… aucune recherche ne s’est jamais penchée sur leur cas. Leurs effets sur la santé sont donc inconnus à l’heure actuelle.
Quantité versus qualité donc. En effet, près de 80 % des poussières produites en hiver proviennent de la combustion du bois. Mais leur pouvoir néfaste est-il le même que celui des quelques pourcents de mutagènes et cancérigènes ? Toujours est-il que les contaminants qui ressortent des analyses effectuées par le laboratoire Analytika mettent en avant le trafic routier et les activités industrielles.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Ludovic Favre
Pollution de l'Air | Le deuxième plan de protection de l‘atmosphère (PPA2) de la vallée de l’Arve est en cours de rédaction. Les inquiétudes ne s’estompent pas, au contraire.
La peur du plan léger et des particules chargées
Alors qu’une nouvelle batterie d’analyses du laboratoire Analytika révèle ce que contiennent les fameuses poussières (PM), les associations ayant participé aux ateliers de préparation du PPA2
craignent un plan pas assez ambitieux.
Il n’est pas prévu de voir la couleur du PPA2 avant quelques mois mais ils sont déjà inquiets. Pas assez engagé ce Plan de protection de l’atmosphère pour les cinq années à venir, voilà ce que redoutent les associations environnementalistes participant en ce moment à sa rédaction (1). Rien de nouveau sous les particules en suspension de la vallée de l’Arve diront certains. Oui mais… « Nous sommes là pour pousser, nous ne sommes pas décideurs, il est bien de rappeler au grand public quelle est notre place, notre seul pouvoir est celui de convaincre. Ce qui est sûr, c’est bien qu’étant partie prenante de sa rédaction, nous ne cautionnerons pas un PPA pas assez ambitieux », répond aujourd’hui le médecin allergologue Jacques Venjean, pas contre un petit coup de pression médiatique, pour tenter de faire bouger les lignes.
La crainte des demi-mesures
Car c’est visiblement ce que le collectif a un peu de mal à faire dans l’exercice participatif des groupes de travail mis en place par le préfet. « Nous avons beaucoup travaillé et nous avons déjà l’impression que l’on risque de se retrouver avec des demi-mesures. Selon nos informations, nous sommes très en retrait de ce qu’il faut », complète Alain Nahmias, président d’ARSMB. Il faut dire que l’exercice similaire à celui-ci, réalisé pour le PPA1 (2012-2017), a laissé les associations sur leur faim à l’heure des comptes. « Ce plan a permis, d’après ATMO Auvergne Rhône-Alpes, de réduire la pollution de l’air de 7 % concernant les particules PM10 contre des gains attendus de 30 %, de 1 % seulement concernant le dioxyde d’azote contre des gains projetés de 28 % et de 10 % concernant le benzo (a) pyrène au lieu des 25 % attendus », donne Anne Lassman-Trappier, présidente de Inspire, pour illustrer des « avancées trop timides.»
Un territoire exemplaire qui attend les moyens d’une lutte exemplaire
« À nos yeux, il y a un déficit de résultats notable à l’issue des 5 ans du PPA1 et un certain nombre de mesures prévues n’ont pas été appliquées » déplore Jacques Venjean. Pour l’allergologue, Jacques Nahmias, Anne Lassman-Trappier mais aussi le docteur Cécile Buvry, la faute à un manque d’évaluations régulières. « Pour ce PPA2, nous sommes très vigilants à ce que ce qu’une vraie gouvernance soit mise en place et nous insistons pour en faire partie en tant que citoyens et médecins » prolongent-ils. Pour eux, l’heure est maintenant à l’espoir de voir leurs demandes retenues et les annonces gouvernementales suivies d’effets. « Il y a eu la promesse de faire de ce territoire, un territoire exemplaire de la lutte contre la pollution de l’air. C’est maintenant un objectif national, il serait bien alors que M. Hulot annonce désormais des mesures concrètes et des financements »
(1) Sous la bannière d’ARSMB, d’Inspire, du Collectif médical de la Vallée de l’Arve et du Réseau Air 74, Alain Nahmias, Anne Lassman-Trappier, Cécile Buvry et Jacques Venjean ont fait le point à Annecy, dans les locaux de la Ligue contre le cancer.
La Croix| Article de Bénévent Tosseri
Voilà dix ans que la vallée de l’Arve n’avait pas connu un si bel hiver. Il a certes plu des cordes. Mais les précipitations ont chassé les particules en suspension qui empoisonnent ordinairement l’air de cette vallée encaissée où vivent 155 000 habitants, au pied du massif du Mont-Blanc (Haute-Savoie).
« Nous voulons savoir pourquoi il y a tant de malades dans cette vallée » « L’année 2017 est la première à respecter les valeurs réglementaires », relève Didier Chapuis, directeur territorial d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air. Malgré cet excellent bilan, sans commune mesure avec l’interminable épisode de trente-six jours consécutifs de pollution subi l’an passé, les habitants restent mobilisés.
RELIRE : Au pied du Mont-Blanc, la colère enfle contre la pollution
Cette fois, ce ne sont pas les élus qu’ils ont décidé d’interpeller, mais la justice. Près de quatre cents personnes ont déposé plainte contre X en gendarmerie pour mise en danger de la vie d’autrui. Le parquet de Bonneville a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire. « Nous voulons savoir pourquoi il y a tant de malades dans cette vallée, et quels sont les polluants que nous respirons, au-delà de la concentration en particules fines (PM10) communiquée par Atmo », indique Muriel Auprince, porte-parole du collectif Coll air’pur.
Études contradictoires autour des métaux lourds
Pour le découvrir, cette retraitée a personnellement financé l’an passé une étude auprès du Centre Analytika, structure spécialisée dans les contaminations chimiques. Pointant du doigt la présence de composés organiques volatils (COV) et des niveaux « particulièrement alarmants » de métaux lourds, l’étude diffère du constat établi par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous n’affirmons pas qu’il n’y a pas de pollution. En revanche, aucun des métaux lourds et des COV réglementés ne dépasse les valeurs autorisées », insiste son directeur, Didier Chapuis.
Pour autant, l’étude d’Analytika ravive l’inquiétude des habitants, qui ne se contentent pas de l’évaluation d’impact sanitaire dévoilée en septembre dernier, lors du déplacement du ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot. Cette étude conclut que les particules fines causent environ 85 décès anticipés dans la vallée, un « ordre de grandeur similaire aux agglomérations françaises de taille moyenne », précise-t-elle.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Julien Piccarreta
PASSY | Le nombre de 300 devrait être atteint d’ici la fin du mois.
Contre la pollution, les plaintes se multiplient
Le 10 février, le Coll’air pur lançait une opération inédite : inciter le maximum de personnes à venir déposer plainte contre X dans le cadre de la lutte contre la pollution de l’air dans la vallée de l’Arve.
Et l’initiative a du succès.
Hier, en effet, répondant de nouveau à l’appel du collectif, une quarantaine de personnes se sont retrouvées à proximité de l’école de Chedde, à Passy, pour faire un bilan public de l’opération.
Ainsi, 260 plaintes ont déjà été enregistrées par les services de gendarmerie, sur un secteur allant de Chamonix à Sallanches.
L’espoir d’atteindre la barre des 300 n’est par ailleurs pas utopique puisque des actions similaires sur le bassin Cluses/Bonneville sont menées en parallèle mais n’ont pas encore été comptabilisées. Surtout, les habitants ont jusqu’à la fin du mois pour venir, à leur tour, déposer plainte selon un modèle préenregistré.
Face à cet afflux, les gendarmes ont monté un dossier collectif (afin de ne pas avoir à traiter chaque plainte au cas par cas) et procèdent à différentes auditions, notamment des laboratoires d’analyse de la qualité de l’air Atmo et Analytika.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Philippe Vachey
MONT-BLANC | La qualité de l’air s’améliore mais encore trop lentement.
Une singularité qui échauffe certains esprits critiques
Pour la qualité de l’air, il y aurait donc la vallée de l’Arve et le reste de la région ? C’est en substance ce que vient de confirmer la dernière communication diffusée par Atmo
Auvergne-Rhône-Alpes. Dans son ultime livrée publique en date du 26 février, l’observatoire régional de la qualité de l’air se félicite en effet des améliorations globales constatées en 2017.
Une colère latente sur les réseaux sociaux
Décourageant ? Au contraire ! « Il n’y a aucune fatalité », martèle Eric Fournier, président d’Atmo Auvergne Rhône-Alpes. Résidentiel, industrie, transports : « Nous agissons pour traiter chaque problématique simultanément, non pas pour être dans les normes mais tout simplement pour respirer un air pur. Mais l’État doit nous accompagner en prenant ses responsabilités car nous, élus locaux, prenons pleinement les nôtres ».
Une pugnacité qui tranche avec la lassitude de certains. Pour les associations locales, en effet, l’inertie (ou supposée telle) n’a que trop duré. « J’ai peur que cela finisse mal », glisse Alain Nahmias (Association pour le respect du site du Mont-Blanc). « La problématique des rejets industriels polluants exaspère les gens. Regardez ce qui se dit sur les réseaux sociaux. C’est rude. Les gens sont à cran : il n’est pas exclu que certains d’entre eux passent à l’acte… »
Pour Jean-Albert Lagarruigue (Association pour la qualité de vie à Passy), la tension aussi est palpable. « La population en a marre. Mais cela ne sert à rien d’aller au clash, même si je peux comprendre que certains soient dubitatifs… » Un doute qui pourrait prendre le chemin des prétoires suite au dépôt de plainte déposé le 10 février dernier au commissariat de Passy par le collectif Coll’air pur. Une initiative sans nul doute mieux calibrée pour répondre à la demande de « transparence » émanant des défenseurs de la vallée.
Le Messager (Faucigny) | Article de Mathieu Gaillac et Fred Manneveau
Quelques semaines après la publication d’un rapport qui fait état « de teneurs très élevées en métaux lourds » dans des poussières collectées au sol à Passy, la demande de transparence quant à l’air que l’on respire dans la vallée se fait de plus en plus insistante.
Cet hiver se déroule dans un climat plus serein que l’an dernier. Mais la problématique de la pollution reste, bien sûr, au cœur des préoccupations, dans la vallée de l’Arve. Il y a quelques mois, la mobilisation de la population avait marqué les esprits. Aujourd’hui, alors qu’une citoyenne a commandé des analyses à un laboratoire basé dans le Var pour mesurer la qualité de l’air, la population réclame plus de transparence concernant les études et les relevés qui sont menés sur le territoire.
1. Des plaintes déposées contre X à Chedde
Témoin de cette mobilisation citoyenne, une trentaine de personnes s’est réunie, samedi 10 février, devant la brigade de gendarmerie de Chedde, afin de procéder à un dépôt de plainte qui sera transmis au procureur de Bonneville pour le motif suivant : Mise en danger d’autrui, risque immédiat de mort ou d’infirmité par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence. « Ce sont des plaintes contre X, précise l’une des membres du collectif Coll’ Air Pur , à l’origine de cette action. Notre objectif, c’est de faire bouger les choses, d’avoir des analyses plus larges. »
L'Imprévu | Article de Benjamin Hourticq
Environnement | Au pied de Chamonix et du massif du Mont-Blanc, la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie, est l’une des dix zones les plus polluées de France. Si, cet hiver, la pluie a permis d’éviter que les polluants ne stagnent dans l’air, les inquiétudes de la population ne se sont pas évaporées. Un an après un pic de pollution de trente-cinq jours et quelques mois après une visite interministérielle, les habitants ont toujours la tête dans le smog.
« L’air de notre vallée est mortel… »
C’est une poussière épaisse qui colle à la la carte postale. Quasiment au pied du Mont-Blanc et de son massif, symboles de pureté, une nappe laiteuse couvre la vallée de l’Arve (74). C’est ici,
quelques kilomètres en aval d’un des patrimoines naturels les plus hostiles à l’homme, que 150 000 personnes baignent dans l’une des atmosphères les plus toxiques de France. Ce territoire de
1 224 kilomètres carrés fait partie des dix zones françaises* dans le collimateur de la Commission européenne depuis 2015, épinglées
pour non-respect des valeurs limites des particules fines. Au niveau national, toutes les institutions ont tiré la sonnette d’alarme et de nombreux rapports accablent la vallée de l’Arve. Le dernier en date,
celui de Santé publique France, pose un grave constat : chaque année, 85 personnes meurent dans la vallée à cause des particules fines PM2,5.
(*) La vallée de l'Arve surveillée par la Commission européenne Parmi les onze territoires visés par la Commission européenne pour non-respect des valeurs
limites des particules fines, on retrouve des villes comme Paris, Lyon, Grenoble, Marseille, Nice, Toulon et Douai-Béthune-Valenciennes ; mais aussi des zones urbaines comme de Provence
Alpes-Côte d’Azur. La Martinique en fait également partie. La vallée de l’Arve est le seul territoire à être rural.
Depuis plusieurs années, tous les voyants sont donc au rouge et cette atmosphère inquiétante ne laisse pas indifférents les habitants de la vallée. Certains, lassés de l’inaction politique, se sont regroupés au sein du collectif Col’air pur. Samedi 10 février, une quarantaine d’entre eux se sont réunis devant la gendarmerie de la commune de Passy, afin de déposer une plainte contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui ». « Notre objectif est d’alerter sur la pollution de la vallée », explique Muriel Auprince, l’une des membres du collectif et habitante de la commune de Saint-Gervais.
Cette diététicienne à la retraite n’en est pas à son premier coup d’essai. Il y a deux ans, elle avait déjà déposé la même plainte. « Cette fois, le procureur a dit aux gendarmes de recevoir toutes les plaintes, c’est déjà une bonne nouvelle », se réjouit cette grand-mère, revigorée par l’annonce quelques jours plus tard d’une initiative similaire à Fos-sur-mer. Avec la garantie de plusieurs dizaines de procédures, Muriel Auprince s’attend à ce qu’une enquête soit ouverte afin de déterminer si des négligences sont à l’origine de ces épisodes de pollution chronique dans la vallée.
Cette action médiatique n’est que le dernier chapitre d’une affaire qui anime la vallée de l’Arve depuis plusieurs années déjà. « L’air de notre vallée est mortel », lançait dans le JT de 20 heures de France 2, le 15 février 2015, Frédéric Champly, médecin chef du service des urgences des hôpitaux de Chamonix. Ce lanceur d’alerte avait établi ce constat en recevant en consultation des enfants victimes de crises d’asthme « sans qu’ils aient de terrain allergique ni d’infections ». Ce qui a déclenché sa suspicion, ce sont les réponses des parents eux-mêmes : « Mais c’est normal docteur, on est en période de pollution…»
Le lendemain de ce reportage télévisé qui a sévèrement écorné l’image d’un territoire basé sur l’économie de la montagne, Frédéric Champly réalise qu’il a brisé un tabou : « Des élus me sont tombés dessus, parce qu’il ne fallait pas toucher à l’image de la vallée. L’un d’entre eux a même demandé une sanction auprès de l’ordre des médecins », raconte le praticien. Celui qui a présenté une « candidature citoyenne » aux législatives de 2017 dénonce également une « omerta et une volonté politique de ne pas froisser l’image de la vallée, car on nous vend le rêve de ‘la montagne à l’état pur’. »
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Julien Piccarreta
MONT-BLANC | Atmo Auvergne Rhône-Alpes vient de publier son bilan de la qualité de l’air pour l’année 2017
« Pour une fois, les particules se sont (un peu) fait oublier »
Dans la série -malheureusement à succès- de la pollution de l’air en vallée d’Arve, les récents résultats d’une étude indépendante menée par le laboratoire Analytika (lire nos précédentes
éditions) ont sonné comme un fort rebondissement, obligeant notamment Atmo Auvergne Rhône-Alpes à dévoiler des données inédites concernant les métaux lourds et autres joyeusetés
présentes localement.
L’association agréée de contrôle de la qualité de l’air -qui fournit les seules données reconnues officiellement- vient également de révéler son traditionnel bilan pour l’année 2017 dans le pays du Mont-Blanc.
Et, information majeure concernant les particules fines PM10 : « la valeur limite relative aux concentrations journalières (50 μg/m3 en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 35 jours par an) a été respectée sur les quatre sites de Chamonix, les Bossons, Passy et Sallanches ».
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Julien Piccarreta et Amélie Daviet
MONT-BLANC | En réaction à des analyses indépendantes, le député Xavier Roseren demande un comité scientifique.
« C’est une évidence qu’il faut surveiller les PM 2,5 »
Alors même que pour la première fois depuis dix ans, le pays du Mont-Blanc est passé sous la barre des 35 jours autorisés de pollution aux particules fines PM10 en 2017 -grâce aussi à une
météo particulièrement portée sur la pluie en fin d’année- la pollution continue d’émouvoir.
Dans notre édition du 14 janvier, nous avons publié en effet les résultats d’une étude menée par le centre Analytika, laboratoire d’analyses indépendant. Bernard Tailliez, chercheur et gérant du laboratoire en question, y expliquait notamment que les capteurs d’air qu’il a posés en août au niveau de la zone des Egratz, à Passy, montrent la présence de métaux lourds dans les poussières à un niveau qu’il qualifie d’« alarmant ».
« Je suis étonné que cela n’ait pas provoqué davantage de réactions »
Des données en apparence inédites et qui ont eu un effet “coup de pied dans la fourmilière”… bien que très peu de communications aient jusque-là été faites officiellement (lire par ailleurs).
« Je suis étonné que cela n’ait pas provoqué davantage de réactions », note d’ailleurs le député Xavier Roseren, ajoutant que « si c’est vraiment vrai (sic), alors c’est grave ». Au vu de ces résultats, l’élu LREM et ancien maire des Houches demande, entre autres, que de nouvelles mesures soient réalisées pour « faire vérifier de manière contradictoire et transparente » les données d’Analytika.
Une réaction que recherchait de toute évidence le Coll’air pur santé. Car c’est par l’intermédiaire de ce collectif, commanditaire des analyses réalisées par le laboratoire Analytika, que les données récentes ont été rendues publiques.
Mont-Blanc Live | Article de Audrey Bourdier
Servoz veut en savoir plus sur la pollution dont elle souffre.
La commune va financer une étude d'un laboratoire indépendant pour compléter les analyses d'Atmo, l'organisme officiel chargé des mesures de la pollution dans la Vallée de l'Arve.
Nicolas Evrard, le maire de Servoz, explique sa démarche.
Didier Chapuis, le responsable d’Atmo pour la Vallée de l’Arve, approuve ce complément de mesures.
Mais il attire l'attention sur les dérives possibles : attention au trop-plein d'informations
Le Messager (Faucigny) | Article de Fred Manneveau
Investissements, travaux et environnement : les projets ne manquent pas pour la commune qui va par ailleurs installer des capteurs pour les polluants sur les bâtiments publics.
Comme l’a précisé Nicolas Evrard , maire de Servoz lors de la cérémonie des vœux à la population vendredi 19 janvier, les actions menées par le Conseil municipal pour l’année 2017 se poursuivront en 2018 en misant sur l’avenir en terme d’évolution de l’intercommunalité au sein de la vallée de Chamonix.
Annonce la plus marquante de cette cérémonie, puisque Atmo ne veut pas installer de capteurs, jugeant que ce n’est pas nécessaire sur la commune, Nicolas Evrard, son maire se débrouillera tous seul. La commune positionnera ces capteurs sur les bâtiments publics. En effet, comme semble le confirmer la récente étude d’Analytika (voir page 5), la pollution n’est pas le seul fait du chauffage au bois, les activités industrielles ont aussi une lourde responsabilité sur la pollution cumulée que nous subissons toute l’année.
« Dès lors, au-delà de la mesure des PM 10 et des NOX, nous devons pouvoir mesurer les PM2,5, le SO2, les HAP (notamment le Benzol à Pyrène). Nous devons savoir si les particules fines sont porteuses de métaux lourds. » explique le maire. [...]
Communiqué du centre Analytika | Investigations dans la commune de Passy :
Sollicité par des habitants de la vallée de l’Arve via le collectif citoyen « Coll'Air pur », le centre Analytika a récemment rendu public son rapport d’investigation sur la contamination chimique d'échantillons d'air et de poussières, prélevés durant l’été 2017 sur la commune de Passy en Haute-Savoie.
En révélant la présence de métaux toxiques (aluminium, zinc, cuivre, chrome et nickel) en proportions alarmantes dans les poussières, et de composés organiques volatils (COV) soufrés malodorants dans l’air, nos investigations par spectrométrie de masse attestent de l'origine essentiellement industrielle de la pollution.
Nous saluons ici la démarche du collectif citoyen « Coll’Air pur » ainsi que la mairie de Sernoz, qui ont choisi de recourir aux compétences privées du centre indépendant Analytika, afin de répondre avec une plus grande précision aux questions d'identification des pollutions.
Ce nouvel éclairage sur l’identité des polluants atmosphériques présents dans la vallée de l’Arve devrait aider les services de l’État dans l’évolution de leurs méthodes de contrôle de la pollution, ainsi que dans la révision du futur plan d’action visant à améliorer la qualité de l’air dans la région.
Ces préoccupations sur la qualité de l’air sont partagées par de nombreux autres élus des communes de France, comme en attestent nos précédentes investigations à Carnoules (83), Septèmes-les-Vallons (13), ou Frontignan (34).
La vocation du centre Analytika est d’apporter une expertise scientifique indépendante au service des populations et de leurs élus locaux sur toutes ces questions de contamination chimique.
L'Humanité | Article de Eric Serres
L’atmosphère aurait été respirable dans la vallée de l’Arve en 2017. Une bonne nouvelle qui n’empêche pas les polémiques autour des solutions à trouver.
Alors que la Commission européenne annonçait en fin de semaine dernière la tenue d’un sommet ministériel le 30 janvier à Bruxelles avec neuf pays, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni et surtout la France, tous visés par des procédures d’infraction pour leur non-respect des normes sur la qualité de l’air, la communauté de communes Pays du Mont-Blanc (CCPMB) se félicitait de l’amélioration de la qualité de l’air dans la vallée de l’Arve en 2017.
Le CCPMB aurait donc trouvé la solution « miracle » face à cette pollution qui empoisonne ses habitants depuis des années ? D’après le bilan annuel de l’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l’observatoire régional agréé pour la surveillance et l’information sur la qualité de l’air, tel serait le cas, puisque le nombre de pics de pollution ont été en dessous des recommandations européennes et « la qualité de l’air a globalement connu une amélioration ».
Dauphiné Libéré (Haute-Savoie) | Article de Amélie Daviet
SERVOZ | Après les révélations du centre Analytika sur la pollution dans la vallée de l’Arve, Nicolas Evrard, maire de Servoz, réagit
Atmo ne veut pas ? Qu’importe, Nicolas Evrard se débrouillera seul. Hier soir, lors de ses vœux à la population, le maire de Servoz a annoncé que la commune allait faire poser deux capteurs afin d’analyser l’air. Une demande que son prédécesseur avait déjà faite, que lui même avait réitéré au début de son mandat… et à laquelle « Atmo (1) a à chaque fois opposé une fin de non recevoir. Ils ont dit que ce n’était pas nécessaire à Servoz », raconte le maire.
D’ici quelques mois, il sera donc fixé quant à la pollution puisqu’il fait désormais appel aux compétences du centre Analytika sur les deniers de la commune. Ce laboratoire indépendant a déjà réalisé une batterie d’analyses pour des particuliers, à Passy, qui montrent, entre autres, une forte présence de métaux lourds. « On ne peut pas mettre la poussière sous le tapis », estime Nicolas Evrard qui souhaite pousser plus loin que le simple décompte des PM10 pour regarder ce qui se cache vraiment derrière.
France Bleu | Article de Marie Ameline
L'analyse d'échantillons de poussières et d'air atmosphérique met en évidence la présence de Zinc, de plomb, d'aluminium et de fer rapporte le directeur du laboratoire Analytika. La présidente d'ATMO Auvergne Rhône-Alpes s'interroge sur la valeur scientifique de ces travaux.
C'est à l'initiative de cette habitante de Saint-Gervais qu'ont eu lieu ces analyses. Sur ses propres deniers, Muriel Auprince a acheté quatre capteurs passifs et demandé l'été dernier au laboratoire indépendant Analytika d'en assurer la pose et l'exploitation des données par la technique physique de la spectrométrie de masse. En plus de ce prélèvement d'échantillons d'air atmosphérique, un échantillon de poussières était collecté au sol , également pour analyse.
"Il y a un écran de fumée. On a que des analyses quantitatives, j'ai voulu savoir quel était l'air qu'on respirait"— Muriel Auprince
Au mois de juillet, Bernard Tailliez, le directeur du centre Analytika a installé en deux endroits stratégiques de la vallée de l'Arve, au pied du viaduc des Egratz sur la commune de Passy, quatre capteurs atmosphériques destinés à piéger les COV, composés organiques volatils présents dans l'air.
Deux de ces capteurs sont placés à trois cents mètres environ de l'incinérateur des ordures ménagères, les deux autres capteurs se trouvent en bordure la route de Chamonix. Résultat de ces divers prélèvements après analyse: les constituants majeurs transportés par les poussières collectées sont le zinc, le plomb, et le cuivre, ainsi que l'aluminium et le fer. Ce qui fait dire à Bernard Tailliez et Muriel Auprince que "cette pollution est forcément d'origine industrielle".
"Avant d'affirmer que ce sont des valeurs élevées, il faut les comparer à des valeurs de référence" — Marie-Blanche Personnaz
Interrogée sur le résultat et les conclusions tirées de ces analyses, la directrice générale de l'observatoire ATMO Auvergne Rhône-Alpes, chargé de la surveillance et de l'information sur la qualité de l'air, exprime des réserves sur les conditions dans lesquelles ont été réalisés ces travaux, et souhaite pouvoir en étudier l'ensemble avant d'en dire plus, ou de diligenter d'autres analyses complémentaires ou contradictoires comme le demande le député de la 6 ème circonscription de Haute-Savoie Xavier Roseren. "Il faut faire attention à ce que des gens sérieux ne soient pas discrédités. Il faut qu'ATMO s'empare de cette étude, fasse une contre-expertise et nous dise vraiment s'il y a quelque chose."
Le rapport d'analyses du laboratoire Analytika a été adressé aux trois ministres de l'Écologie, de la Santé, et des Transports.
Mont-Blanc Live | Article de Audrey Bourdier
C’est une étude qui va faire grand bruit dans la Vallée de l'Arve.
Analytika, un laboratoire d’analyse indépendant, a été sollicité par les habitants de la Vallée pour effectuer des prélèvements au niveau du site industriel de Passy.
Et les résultats sont accablants, comme le détaille Bernard Tailliez, fondateur et directeur scientifique d'Analytika.
Il affirme avoir trouvé des traces de métaux lourds, comme du zinc, de l'aluminium, du cuivre, du chrome et du nickel.
Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Amélie Daviet
MONT-BLANC | Le dernier né en matière d’environnement dans la vallée présente des analyses de la pollution « alarmantes ».
À peine créé, le Coll’air pur santé s’énerve
" [...] Et le collectif n’aura pas attendu longtemps avant de se jeter dans l’arène. Ses membres ont mis la main sur des analyses réalisées par un laboratoire indépendant (lire ci-dessous).
Celles-ci montrent « la présence de produits à la toxicité avérée, comme des métaux lourds, pouvant provoquer entre autres mais de manière non exhaustive, des irritations des yeux, de la peau,
des voies respiratoires, des leucémies, des cancers en tous genres… »
« Ici, c’est la vallée de la mort »
Les membres rappellent par ailleurs qu’il n’y a pas de limite en matière de métaux lourds. « La moindre présence est déjà trop. On se cache derrière un écran de fumée en ne prenant en compte que les particules fines mais ici, c’est la vallée de la mort parce qu’on se limite à la réglementation ». Et, au vu des 85 morts reconnus causés chaque année par la pollution, la réglementation, ce n’est pas suffisant…
« Des résultats alarmants avec des teneurs élevées en métaux lourds »
À peine le collectif créé, il y environ un mois, ses membres ont reçu des analyses réalisées par un laboratoire indépendant, le centre Analytika, commandées par des habitants de la vallée et financées sur leurs deniers personnels. Le Dauphiné Libéré, qui a eu accès à ces informations, a contacté Bernard Tailliez, fondateur et directeur scientifique du laboratoire indépendant Analytika pour en savoir plus.