Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet

Pays du Mont-Blanc| Quand les trompettes-de-la-mort montrent des traces de pollution, le Coll’air pur s’inquiète. Enfin… continue à s’inquiéter. Le collectif de lutte contre la pollution de la vallée de l’Arve a en effet envoyé au laboratoire Analytika 60 grammes de champignons séchés, ramassés en 2016, sur les hauteurs de Chedde, à une distance de 2,5 km à vol d’oiseau de la zone industrielle des Egratz.
Cette nouvelle collaboration (*) entre le Coll’air pur et le laboratoire d’analyses indépendant, dirigé par Bernard Tailliez, permet de mettre en évidence la présence de contaminants chimiques inorganiques, en particulier neuf métaux lourds, dans les trompettes-de-la-mort.
Et, après comparaison avec les teneurs de référence disponibles pour ce type de champignons, Bernard Tailliez confirme que « seul un transfert par voie aérienne des contaminants récemment découverts dans les poussières aéroportées de la ZAE des Egratz peut expliquer la présence des contaminants chimiques inorganiques découverts dans [cet] échantillon ».
Cobalt, chrome, nickel, arsenic, plomb, cuivre sont autant de contaminants trouvés dans les trompettes. Mais c’est surtout le zinc qui interpelle le professeur, du fait de sa « très forte teneur cumulée ».
Le Coll’air pur demande désormais une intervention de l’Ineris pour confirmer ou infirmer les études d’Analytika. Ce qui tombe bien puisque le préfet de Haute-Savoie, Pierre Lambert, avait annoncé vouloir faire appel à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques pour que « les scientifiques et les sachants se prononcent » quant aux analyses de Bernard Tailliez.
(*) Deux batteries d’analyses de poussières ont montré, entre autres, de fortes teneurs en métaux lourds, la présence de cancérigènes, de mutagènes, de reprotoxiques et de perturbateurs endocriniens.
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