Revue de presse

Le Coll'Air Pur s'inquiète plus que jamais de la pollution dans la vallée de l'Arve en Haute-Savoie

France Info / France 3 (Auvergne)| Article de Jean-Christophe Pain

Pollution de l'Air | A la fin de l'enquête publique pour le prochain Plan de Protection de l'Atmosphère, le collectif d'habitants Coll'Air Pur dénonce un "cocktail polluant"  dans la vallée de l'Arve. Une récente étude atteste de concentrations préoccupantes de substances cancérogènes et perturbateurs endocriniens.

 

L'enquête publique pour le PPA2, le prochain Plan de Protection de l'Atmosphère dans la vallée de l'Arve en Haute-Savoie, vient tout juste de se terminer. 

 

L'association citoyenne Inspire a dressé le bilan -négatif- du premier PPA.

 

Et les habitants regroupés dans le collectif Coll'Air Pur n'ont jamais été aussi inquiets. Après les particules fines qu'on inhale, voici venir des polluants qu'on ingère. Après les camions, l'incinérateur.

 

A travers le centre scientifique indépendant Analytika, ils dénoncent :  "les dispositions relatives à la surveillance de l'impact environnemental prévues par l'arrêté préfectoral du 26 mai 2014 autorisant l'exploitation de l'incinérateur, implanté à Passy au pied du Mont-Blanc et au fond d'une vallée encaissée, ne sont pas respectées par l'opérateur".

 

C'est pour cette raison que le collectif a missionné le laboratoire spécialisé Micropolluants Technologies.

 

Objectif : procéder au dosage des dioxines et furanes éventuellement présentes dans deux échantillons de "poussières noires" collectées sur la commune de Passy, au cimetière communal, et dans la zone des Egratz.

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Quand les habitants d’une vallée doivent attaquer l’État en justice pour préserver leur santé face à la pollution

Basta Mag | Article de Élodie Horn

Photo : Kevin Guebey (Flickr)
Photo : Kevin Guebey (Flickr)

Environnement | Depuis des années, les habitants de la vallée de l’Arve, située au cœur de la Haute-Savoie, tentent vainement d’alerter les pouvoirs publics sur la mauvaise qualité de l’air qu’ils respirent tous les jours.

 

En cause : un incinérateur, l’industrie, et, surtout, la circulation. Les pics de pollution y durent parfois même plus longtemps qu’à Paris. Organisés en collectif depuis le début de l’année, les habitants ont décidé de poursuivre l’État en justice. Leur dernier recours pour espérer enfin pouvoir respirer sans mettre à mal leur santé.

 

C’est le début de l’été, le soleil sublime la vallée de l’Arve. Située au cœur de la Haute-Savoie, dans un cadre idyllique, elle côtoie les hauts lieux du tourisme de montagne, un secteur qui génère pas moins de 50 000 emplois dans les Alpes. « Notre vallée a un situation particulière où d’un côté il y a Saint-Gervais, le Val Bourgeois, juste en face de la prestigieuse Megève. À 20 kilomètres par la route, il y a aussi Chamonix, capitale mondiale de l’alpinisme. Quant à la frontière suisse, elle n’est qu’à une petite heure », décrit Eric Solvas, assis à la terrasse d’un café qui fait face à ces montagnes qu’il connaît par cœur. Voilà pour le volet touristique. Mais derrière, il y a aussi le « fond de vallée », qui est selon Eric Solvas, « un dépotoir ».

 

L’homme habite Passy, une des principales villes de la partie basse de la vallée. Dans un environnement du tout tourisme, la vallée, qui porte le nom de la rivière qui la traverse avant de se jeter dans le Rhône, se distingue par une tradition plus ouvrière. « C’est ici qu’a été installé un incinérateur, en 1995, pour brûler les déchets ménagers des 150 000 habitants de la vallée. Il n’a pas été installé à Megève ou à Chamonix, qui sont dans la partie haute de la vallée. Comme si l’on considérait que nous étions des habitants de seconde zone, qui peuvent être pollués », ajoute Eric Solvas. Ce retraité est engagé dans l’Association pour la qualité de vie à Passy.

 

Celle-ci dénonce notamment un recours excessif à l’incinération dans la vallée, avec un tri sélectif quasi-inexistant. À proximité de l’incinérateur se dresse aussi une usine, SGL Carbon, spécialisée dans la fabrication de pièces en carbone et graphite, et qui recrache d’importants taux de poussières ainsi que du H2S, composant qui sent l’œuf pourri [1]. La vallée est aussi traversée par une importante circulation. Tous les jours, 3200 camions y transitent vers l’Italie et s’arrêtent à Passy afin de réaliser un contrôle obligatoire de sécurité avant de passer le tunnel du Mont Blanc. Le redémarrage des moteurs fait, à chaque fois, grimper les niveaux de pollution.

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Pollution dans la Vallée de l'Arve : Après l'air, les végétaux

France Bleu (Pays de Savoie)| Reportage de Anne Chauvet & Laurent Pascal

Retranscription audio | On connaît les problèmes de pollution de l'air en Vallée de l'Arve. Y a-t-il des répercussions sur les fruits et les légumes ? C'est la question que se pose le collectif Coll'Air Pur qui a financé une étude pour savoir à quoi s'en tenir. Un laboratoire a donc analysé des champignons dit "trompettes-de-la-mort", ramassés vers Passy.


Et pour Richard Vivion, les résultats ne sont pas bons.

 

Dans ses conclusions, le laboratoire Analytika parle d'une très forte teneur cumulée en métaux lourds (9 éléments différents) qui a été découverte dans les 60g de "trompettes-de-la-mort" analysés.

 

Bernard Tailliez est le directeur de ce laboratoire : "On trouve à peu près 500mg/kg du cumul de ce qu'il est convenu d'appeler les métaux lourds, par exemple le Zinc dont on trouve une teneur 5 fois plus élevée. À ma connaissance les trompettes-de-la-mort naturellement ne doivent pas contenir de Plomb. Ici les trompettes-de-la-mort à Passy en contiennent".

Les champignons ont été ramassés en 2016 dans le secteur de Passy à un peu plus de 2km de l'incinérateur. Celui-ci pourrait donc être l'une des sources de contamination avec aussi le trafic routier, estime le directeur du laboratoire Analytika.

 

Pour Muriel Auprince, membre du collectif citoyen Coll'Air Pur qui a financé la recherche, ces résultats sont en tout cas inquiétants : " C'est inquiétant parce que dans la vallée beaucoup de gens font leur jardin, moi la première, sachant que les champignons recueillent des métaux lourds, je me dis que je vais arrêter un petit peu de nous intoxiquer, d'intoxiquer tout le monde".

Et pour le collectif Coll'Air Pur, ces analyses doivent à nouveau servir de signal d'alarme.

Un collectif qui souhaite désormais qu'un établissement public comme l'INERIS (Institut Nationale de l'Environnement et des Risques Industriels), mène lui aussi ses propres analyses.

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Pollution dans la Vallée de l'Arve : une batterie d’analyses inquiétantes pour les trompettes-de-la-mort

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet

Pays du Mont-Blanc| Quand les trompettes-de-la-mort montrent des traces de pollution, le Coll’air pur s’inquiète. Enfin… continue à s’inquiéter. Le collectif de lutte contre la pollution de la vallée de l’Arve a en effet envoyé au laboratoire Analytika 60 grammes de champignons séchés, ramassés en 2016, sur les hauteurs de Chedde, à une distance de 2,5 km à vol d’oiseau de la zone industrielle des Egratz.

 

Cette nouvelle collaboration (*) entre le Coll’air pur et le laboratoire d’analyses indépendant, dirigé par Bernard Tailliez, permet de mettre en évidence la présence de contaminants chimiques inorganiques, en particulier neuf métaux lourds, dans les trompettes-de-la-mort.

 

Et, après comparaison avec les teneurs de référence disponibles pour ce type de champignons, Bernard Tailliez confirme que « seul un transfert par voie aérienne des contaminants récemment découverts dans les poussières aéroportées de la ZAE des Egratz peut expliquer la présence des contaminants chimiques inorganiques découverts dans [cet] échantillon ».

 

Cobalt, chrome, nickel, arsenic, plomb, cuivre sont autant de contaminants trouvés dans les trompettes. Mais c’est surtout le zinc qui interpelle le professeur, du fait de sa « très forte teneur cumulée ».

 

Le Coll’air pur demande désormais une intervention de l’Ineris pour confirmer ou infirmer les études d’Analytika. Ce qui tombe bien puisque le préfet de Haute-Savoie, Pierre Lambert, avait annoncé vouloir faire appel à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques pour que « les scientifiques et les sachants se prononcent » quant aux analyses de Bernard Tailliez.

 

(*) Deux batteries d’analyses de poussières ont montré, entre autres, de fortes teneurs en métaux lourds, la présence de cancérigènes, de mutagènes, de reprotoxiques et de perturbateurs endocriniens.

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Suffoquer au pied du Mont Blanc

BoxSons | Reportage de Thibaut Mougin

La vallée de l’Arve en Haute-Savoie, aux confins de la Suisse et de l’Italie est l’une des contrées les plus polluées de France. En lanceurs d’alerte, médecins et habitants bataillent au quotidien contre un air hivernal vicié devenu au fil du temps meurtrier.

 

Brouillard montagnard inoffensif ou nuage de pollution? Pour des touristes venus skier dans la vallée de Chamonix, il est souvent difficile de faire la différence. Pour les 150 000 habitants de cette vallée, entre France, Suisse et Italie, la radiographie est plus rapide, tant ils sont habitués depuis des décennies à respirer un air de mauvaise qualité. En janvier 2017, l’extrême est du département de la Haute-Savoie a connu un épisode de pic de pollution de plus de 30 jours.

 

Cette vallée semi-rurale, semi-urbaine combine plusieurs sources de pollution. Avec le trafic routier tout d’abord : plus de 500 000 camions empruntent chaque année la route pour rallier l’Italie et le val d’Aoste via le tunnel du Mont-Blanc. A Passy, dans la plaine, l’usine SGL Carbon brûle quotidiennement des déchets. En hiver, les cheminées des particuliers sont encore utilisées pour le chauffage. Transports, industrie, chauffage… un cocktail explosif de contaminants pour une vallée resserrée : avec le froid et le soleil, les particules figées sont emprisonnées, sous cloche, comme dans une immense marmite.

 

D’après une étude de Santé publique France, l’exposition aux particules fines provoque la mort anticipée de 85 personnes par an dans cette vallée alpine. Un résultat d’enquête qui n’a pas surpris le corps médical haut-savoyard, à l’image de Frédéric Champly, un urgentiste des hôpitaux du Mont-Blanc qui sur France 2 dès 2015 parle déjà d’un « air mortel » :

 

« La santé publique n’intéresse pas les politiques à quelque niveau que ce soit. Agir sur la qualité de l’air, c’est taper sur l’industrie, sur le transport, sur les ménages… c’est aller à la confrontation. Nos élus n’ont plus les moyens d’entrer en confrontation. » Frédéric Champly, médecin urgentiste et lanceur d’alerte.

 

Lassé par l’inaction collective, le médecin se lance dans la course aux législatives en 2017 pour briguer la sixième circonscription de Haute-Savoie avec une envie de jouer au chamboule-tout. Il ne parvient pas à se qualifier pour le second tour mais réalise un score honorable avec plus de 13 % des suffrages. Le retour d’expérience politique est simple : certains responsables politiques en sont encore au stade du déni écologique.

 

« On re-placarde dans les métros parisiens les pubs de Saint-Gervais… L’air est y irrespirable. Le slogan c’est l’air pur au pays du Mont-Blanc » Frédéric Champly, médecin urgentiste et lanceur d’alerte.

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Passy : Un « plan ambitieux » pour SGL Carbon

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet

Passy | Hier, le préfet visitait l’usine de Chedde et rappelait les 4 millions d’euros investis dans la réduction des émissions de l’usine.

 

Le préfet l’a martelé, hier, on ne peut pas le taxer d’inactivité. « On refait le PPA et en même temps on agit sur de nombreux plans. Nous n’avons pas attendu la publication d’analyses ou les dépôts de plaintes », revendique Pierre Lambert. Toujours est-il pourtant que son activité de ces derniers jours, avec une prise de parole vendredi sous forme de réponse aux inquiétudes diverses et une visite de l’usine SGL Carbon, hier, découle du soudain coup de projecteur sur la pollution dans la vallée de l’Arve (lire nos éditions précédentes).

 

« On fait de mauvais procès à la vallée de l’Arve »

 

Le représentant de l’État avait convié sénateurs, députés et autres élus locaux à cette visite de l’usine de Chedde (Passy) « à l’origine de 12 ou 13 % de la pollution industrielle dans la vallée », énonce-t-il. Il a tenu à rappeler que « l’industrie est une chance », citant les 55.000 emplois qui y sont liés dans la vallée de l’Arve. « On fait de mauvais procès à une vallée dont la valeur internationale en matière d’industrie est reconnue. Et cela n’empêche pas les touristes de venir », continue--til, justifiant par là que « ce n’est pas la vallée de la mort ».

 

Épaulé par Anne-Laure Jorsin-Chazeau, et Yannick Mathieu, directrice départementale et directeur adjoint à la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), Pierre Lambert a présenté « un plan ambitieux d’investissement » pour l’usine cheddoise habituée des doléances locales. Un plan qui s’inscrit dans la démarche non moins « ambitieuse, concertée et partenariale » du PPA2*.

 

Car la filiale de fond de vallée du groupe SGL Carbon (lire son historique par ailleurs) a investi 4 millions d’euros cette année pour se mettre au vert, aidée en cela à hauteur de 1,2M€ dont un million assuré par le conseil régional.

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Pollution dans la vallée de l'Arve : face aux craintes d’un plan trop léger, le préfet de Haute-Savoie lance sa riposte

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Jennifer Parisot & Sylvain Falcoz

Vallée de l'Arve | Pierre Lambert a dévoilé, hier, les premières mesures du nouveau Plan de protection de l’atmosphère (PPA2) de la vallée de l’Arve.

 

« Non, ce n’est pas la vallée de la mort ». Après le déferlement médiatique et les actions en justice, le préfet de la Haute-Savoie, Pierre Lambert, répond et dévoile les premières mesures du Plan de protection de l’atmosphère de la vallée de l’Arve. Les associations craignaient des « demi-mesures » dans ce PPA2, lui le qualifie « d’ambitieux ».

 

Sous ses mains, deux dossiers verts. L’un renferme les principales mesures du futur Plan de protection de l’atmosphère (PPA2) de la vallée de l’Arve. L’autre contient une revue de presse des articles locaux et nationaux ayant précipité cette conférence de presse en préfecture, hier.

 

Le préfet de la Haute-Savoie Pierre Lambert tenait à lever le voile sur les objectifs et les actions principales de ce PPA2, visant à améliorer la qualité de l’air. Une réponse aux diverses associations ayant témoigné, dans nos colonnes notamment, leur crainte de voir apparaître des demi-mesures dans ce PP2 (lire nos éditions du 30 avril).

 

Les 500 plaintes déposées contre X par les résidents de la vallée, dans ce dossier pollution, ainsi que l’action administrative visant à faire condamner l’État pour “carence fautive” n’y sont pas étrangères non plus. « L’État est attaqué sur sa supposée inaction. Ce n’est pas le cas », oppose le représentant de l’État.

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Karim : ouvrier, lanceur d’alerte, viré

Reporterre| Article de Franck Dépretz

Enquête - En juin 2017 éclatait le scandale des supposés déversements illégaux d’acide d’ArcelorMittal à Florange. Dans une vallée où plane l’ombre du géant de l’acier, où en est l’enquête ? Comment réagissent les élus ? et, surtout, comment évolue la situation de Karim Ben Ali, le lanceur d’alerte licencié après ses révélations ?

 

« Le premier lanceur d’alerte ouvrier du pays, et peut-être d’Europe, bientôt à la rue… Tu parles d’un héros… » Lorsqu’on l’a rencontré pour la première fois, en mars dernier, Karim Ben Ali, 36 ans, n’avait plus les moyens de payer son loyer. La situation de ce père de trois enfants, chauffeur de poids lourds depuis ses 19 ans, actuellement sans travail et au RSA, n’est pas sans lien avec le tollé médiatique provoqué par la publication de l’une de ses vidéos en juin 2017. Intérimaire, Karim s’est filmé, en décembre 2016, en train de déverser un liquide vert fluorescent — de l’acide, dit-il alors — directement dans la boue du crassier de Marspich, en Moselle, pour dénoncer les pratiques imposées par ArcelorMittal Florange et son sous-traitant, Suez RV Osis Industrial Cleaning.

 

Karim transportait des matières corrosives et de l’acide chlorhydrique en solution. C’est ce qu’indiquent les nombres figurant sur la plaque d’identification située à l’arrière de son camion : 80 et 1789 correspondant au code danger et au code matière, codes enregistrés par l’ONU. Cette plaque, Karim la dévoile dans une vidéo inédite, qui n’a jamais été publiée sur Internet. On peut toutefois en voir un extrait dans le documentaire « Pollution : Alertes citoyennes sur le net » diffusé sur Planète + Crime investigation, le 2 avril 2017. « Sur les quatre vidéos que j’ai prises, une seule a fait le buzz. Les trois autres ont été saisies par la police judiciaire », nous révèle Karim.

 

Censé être détruit à Amnéville, au centre de traitement Cedilor appartenant à Veolia, cet acide aurait donc été déversé dans la nature. Pour « une question de pognon », selon Karim : « Je déversais une à deux fois 28 mètres cubes d’acide par jour au crassier. Ça devait faire de sacrées économies en frais de recyclage… » Pendant que sa vidéo fait le tour du monde, Karim est blacklisté des agences d’intérim, s’attire les foudres du groupe coté au CAC 40. À la suite des inhalations de fumées toxiques, il perd le goût et l’odorat, développe des ulcères aux yeux. Sous la pression, il sombre dans la dépression et est hospitalisé deux mois et vingt jours…

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Pollution dans la vallée de l'Arve : un recours pour "carence fautive" déposé contre l’État

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet

Pollution de l'Air | À l’initiative du Coll’air Pur et de l’ONG Écologie sans frontière, 12 personnes vont déposer un recours pour « carence fautive » de l’État. Rendez-vous ce soir, à 18 heures, à Passy.

 

Après s’être attaqué à la pollution par l’angle scientifique, le Coll’air pur adopte une démarche juridique qu’il présente ce soir, à 18 heures, à l’auditorium Varens, à Passy.

 

Objectif : faire flancher l’État via des recours pour « carence fautive », dossiers médicaux chargés en pathologies respiratoires à l’appui. Et parmi les auteurs de ces recours, des adultes mais également des enfants.

 

Car il se trouve que dans le fond de la vallée de l’Arve, les écoliers ont une amie. C’est une girafe qui trône sur la porte d’accès de l’école. Symbole de sagesse ? Non. De pollution. Quand elle est verte, tout va bien. On sort en récré, on court, on bouge, on vit. Lorsqu’elle est rouge, on tousse. Et les petits ont alors interdiction de courir. De sauter. D’aller jouer dans la cour, tout simplement. Et se font même punir durant la pause méridienne s’ils sont surpris à marcher trop vite en pic de pollution.

 

Et pourtant, cet hiver, la girafe n’a pas tant toussé. Hasard météorologique, l’hiver a été pluvieux. De quoi doucher les poussières qui planent habituellement dans l’air de la vallée et le rendre plus respirable. Mais alors de quoi se plaint-on ?

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Pollution de l’air : bientôt le procès de la décennie dans la vallée de l’Arve ?

Le Nouvel-Obs | Article de Charlotte Cieslinski et Virginie Ziliani

Un recours pour "carence fautive" de l’État va être intenté mercredi, alors que plus de 500 plaintes contre X ont déjà été déposées.

 

Lassés par la multiplication des alertes à la pollution, les citoyens de la vallée de l’Arve (Haute-Savoie) se mobilisent à nouveau. Déçus par le déplacement du ministre Nicolas Hulot en février dernier, ils espèrent cette fois impulser "le plus gros procès sur la pollution de l’air" de la décennie, résume à "l’Obs" Franck Laval, président d’Écologie sans frontières. L'association est l'une des premières à avoir porté plainte contre la pollution de l'air en France.

 

Le 2 mai prochain, 14 plaintes pour "carence fautive" de l’Etat seront donc déposées devant le tribunal administratif de Grenoble, en plus de 500 plaintes contre X pour mise en danger de la vie d’autrui déjà déposées au pénal. Et pour cause : la vallée est l'une des plus polluées de France.

 

"Ce sera une première en France, de par le nombre de plaignants", s’exclame Franck Laval qui décrit "une action populaire destinée à pousser l’État dans ses retranchements."

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Quelle protection de l'atmosphère dans le prochain PPA de la Vallée de l'Arve ?

France Info / France 3 (Auvergne)| Article de Jean-Christophe Pain

Pollution de l'Air | Le deuxième Plan de Protection de l'Atmosphère de la Vallée de l'Arve est en cours de rédaction. Les associations du collectif santé Coll'Air Pur s'inquiètent de son contenu. Ils redoutent qu'il ne soit pas assez ambitieux. Le premier n'aurait pas eu les effets espérés.

 

Le collectif santé Coll'Air Pur a déjà déposé de très nombreuses plaintes contre X, et même contre l’État, pour "mise en danger de la vie d'autrui" dans la Vallée de l'Arve. 

 

En pleine rédaction du deuxième Plan de Protection de l'Atmosphère, le PPA2 valable pour les 5 ans à venir, les associations de défense des habitants et de leur environnement s'inquiètent. Parmi elles, ARMSB, Inspire, le Collectif médical de la Vallée de l'Arve, Réseau Air 74.

 

Pour un deuxième plan plus ambitieux

 

Ces associations ont été échaudées par le premier plan (PPA1 2012-2017), suivi de peu d'effets. Selon elles, la pollution aux particules fines (les PM10) n'a été réduite que de 7 %, contre les 30% espérés.

 

La pollution au dioxyde d'azote de seulement un petit pourcent, au lieu des 28 % attendus.  Ces chiffres se basent sur les études menées par ATMO Aura, c'est-à-dire les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air.

 

Le Coll'Air Pur Santé demande désormais le contrôle effectif de TOUS les polluants, de TOUTES les sources d'émission. Pas seulement les voitures et les cheminées, mais aussi les poids-lourds et l'industrie.

 

Ils réclament par exemple la mise "sous cloche" de l'usine SGL Carbon à Passy. Mais aussi le développement des modes de déplacement doux, et du fret ferroviaire.

 

Une étude indépendante et inquiétante

 

Le collectif a par ailleurs commandité une étude indépendante de la pollution de l'air dans la Vallée de l'Arve au laboratoire Analytika. Elle a été réalisée dans la zone industrielle des Egratz, sur la commune de Chedde-Passy, non loin d'une crèche et d'une école primaire.

 

Cette étude confirme la présence "alarmante" de métaux lourds, des concentrations élevées en aluminium et fer, de nombreux hydrocarbures aliphatiques "dont l'origine réside principalement dans le trafic automobile local", et de plusieurs autres contaminants chimiques organiques , "dont l'origine industrielle ne fait aucun doute", en particulier plusieurs phtalates (perturbateurs endocriniens) et deux molécules "directement impliquées dans le déclenchement des cancers du poumon".

 

"Ce « cocktail » de contaminants chimiques organiques et inorganiques transporté par les poussières aéroportées (respirables et inhalables) présentes dans l'air de la vallée de l'Arve s'avère d'une telle complexité que les effets sanitaires sur la population locale demeurent totalement imprévisibles dans l'état actuel des connaissances toxicologiques" rapporte l'étude.

 

Le Coll'Air Pur organise une conférence de presse ce 2 mai à 18h au collège Warens de Passy.

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Qualité de l'air dans la vallée de l'Arve : Une nouvelle batterie d’analyses pour aller plus loin

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet

Pollution de l'Air | Le 14 janvier dernier, Le Dauphiné Libéré publiait dans l’édition Mont-Blanc les résultats des premières analyses effectuées par le laboratoire d’analyses indépendant Analytika, à la demande du tout jeune Coll’air pur. Au menu de cette première plâtrée de résultats, on trouvait des métaux lourds. Zinc, plomb, arsenic et bien d’autres. De quoi faire réagir dans la vallée.

 

De l’eau, plus ou moins polluée, a depuis coulé sous les ponts et cette nouvelle ventrée de chiffres, chromatogrammes, spectromètres trouve la vallée à la sortie d’un hiver pas si pollué que ça. Intempéries obligent. Mais alors pourquoi réaliser de nouvelles analyses ? Et qu’apportent-elles de nouveau ?

 

Une nouvelle méthodologie

 

« Deux raisons à cela », répond Bernard Tailliez, Géotrouvetout de la pollution, qui tient les rênes du laboratoire. Tout d’abord, la méthodologie, affirme le scientifique. « J’ai voulu répondre à la mauvaise foi de mes opposants qui affirmaient que puisque les premières poussières analysées avaient été prélevées au sol, elles montraient la teneur en métaux lourds du sol. Et non de l’air. » Les poussières qu’il a analysées cette fois-ci ont donc été prélevées sur un appui de fenêtre situé à une cinquantaine de mètres de là où avaient été effectués les premiers prélèvements.

 

« C’est une fenêtre qui n’a jamais été nettoyée et qui montre donc le cumul historique », justifie Bernard Tailliez. Le bâtiment concerné se trouve dans la zone industriel le des Egratz, à proximité directe d’une zone résidentielle (ainsi que d’une crèche et d’une école primaire).

 

Et puis, ces nouvelles analyses vont plus loin. Alors que seuls les composés inorganiques avaient été observés, les contaminants organiques ont cette fois été pris en compte (pour ceux qui auraient raté leurs cours de chimie lire en fin d’article) (2). « La quantité de poussière que j’avais lors des premières analyses n’était pas suffisante pour que je puisse tout faire », affirme le directeur d’Analytika. La méthodologie a donc été adaptée et les analyses poussées un peu plus loin. « En termes de métaux lourds, c’est du même ordre que les analyses précédentes », confirme Bernard Tailliez qui espère simplement que l’on « tirera la sonnette d’alarme. »

 

(2) On trouve en chimie trois grands domaines. La biologie qui concerne les êtres vivants et qui ne nous intéresse pas ici. La chimie inorganique, qui touche aux minéraux et donc, notamment, aux métaux lourds. Et la chimie organique qui est la chimie du carbone, tout ce qui résulte de la combustion de produits contenant du charbon, du pétrole.

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Un « cocktail» de contaminants aux effets inconnus sur la santé dans les poussières fines du fond de la vallée de l’Arve

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article d'Amélie Daviet

Pollution de l'Air | Quantité versus qualité. C’est là le cœur du débat. Ou en tout cas sur cet axe que souhaite se positionner Bernard Tailliez. Le scientifique et directeur du laboratoire d’analyses indépendant Analytika vient de publier une nouvelle série d’analyses de la qualité de l’air, à la demande du collectif de défense de l’environnement le Coll’air pur.

 

Enfin, qualité de l’air… Bernard Tailliez préfère quant à lui parler de « pollution de l’air ».

 

Les analyses effectuées au pied du viaduc des Egratz, dans la zone industrielle de Chedde (Passy) s’attachent à regarder ce que l’on trouve dans les poussières. Les fameuses PM que l’on suit avec attention depuis quelques années et qui sont notre indicateur maître en matière de pollution de l’air. La méthode habituelle de calcul de la pollution prend en compte les PM10, c’est à dire les particules fines dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres. « Ce sont celles qui grattent la gorge et sont retenues par les poils du nez et les sinus » , rappel Bernard Tailliez.

 

« 39+29+16 raisons de s’inquiéter »

 

Compter les PM permet donc d’avoir une idée de la quantité de poussières que nos poumons ingèrent. Mais pas de savoir ce que nos poumons ingèrent exactement. « La poussière est un support qui circule dans l’air et qui accumule les autres contaminants. Quand elle retombe, selon la loi inexorable de la gravité, elle contient tout ce qu’elle a pu rencontrer sur son passage », explique le scientifique.

 

Et que contient-elle dans la vallée de l’Arve ? Eh bien tout d’abord des métaux lourds, comme nous vous le rapportions déjà lors des premières analyses publiées dans notre édition Mont-Blanc du 14 janvier. Mais également « un cocktail invraisemblable de produits chimiques toxiques et polluants », continue Bernard Tailliez. Parmi lesquels des cancérigènes, des mutagènes, des reprotoxiques et des perturbateurs endocriniens (lire par ailleurs).

 

Trois méthodes d’analyse ont été utilisées pour tester un panel le plus large possible de contaminants et l’on en comptabilise au total 84, aux noms plus imprononçables les uns que les autres. « Cela fait 39+29+16 raisons de s’inquiéter », balance Bernard Tailliez. Et dans cette liste interminable de pentadecane, hexadecanoic et autres benzène, deux produits sortent du lot. « Ils sont référencés car ils ont été jugés suffisamment inquiétants par d’autres scientifiques pour justifier des recherches. »

 

Conclusion desdites recherches : ces contaminants ont des pouvoirs tumorigènes, précisément sur les poumons. Quant aux 82 autres contaminants… aucune recherche ne s’est jamais penchée sur leur cas. Leurs effets sur la santé sont donc inconnus à l’heure actuelle.

 

Quantité versus qualité donc. En effet, près de 80 % des poussières produites en hiver proviennent de la combustion du bois. Mais leur pouvoir néfaste est-il le même que celui des quelques pourcents de mutagènes et cancérigènes ? Toujours est-il que les contaminants qui ressortent des analyses effectuées par le laboratoire Analytika mettent en avant le trafic routier et les activités industrielles.

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Qualité de l'air dans la vallée de l'Arve : La peur du plan léger et des particules chargées

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Ludovic Favre

Pollution de l'Air | Le deuxième plan de protection de l‘atmosphère (PPA2) de la vallée de l’Arve est en cours de rédaction. Les inquiétudes ne s’estompent pas, au contraire.

 

La peur du plan léger et des particules chargées


Alors qu’une nouvelle batterie d’analyses du laboratoire Analytika révèle ce que contiennent les fameuses poussières (PM), les associations ayant participé aux ateliers de préparation du PPA2 craignent un plan pas assez ambitieux.

 

Il n’est pas prévu de voir la couleur du PPA2 avant quelques mois mais ils sont déjà inquiets. Pas assez engagé ce Plan de protection de l’atmosphère pour les cinq années à venir, voilà ce que redoutent les associations environnementalistes participant en ce moment à sa rédaction (1). Rien de nouveau sous les particules en suspension de la vallée de l’Arve diront certains. Oui mais… « Nous sommes là pour pousser, nous ne sommes pas décideurs, il est bien de rappeler au grand public quelle est notre place, notre seul pouvoir est celui de convaincre. Ce qui est sûr, c’est bien qu’étant partie prenante de sa rédaction, nous ne cautionnerons pas un PPA pas assez ambitieux », répond aujourd’hui le médecin allergologue Jacques Venjean, pas contre un petit coup de pression médiatique, pour tenter de faire bouger les lignes.

 

La crainte des demi-mesures

 

Car c’est visiblement ce que le collectif a un peu de mal à faire dans l’exercice participatif des groupes de travail mis en place par le préfet. « Nous avons beaucoup travaillé et nous avons déjà l’impression que l’on risque de se retrouver avec des demi-mesures. Selon nos informations, nous sommes très en retrait de ce qu’il faut », complète Alain Nahmias, président d’ARSMB. Il faut dire que l’exercice similaire à celui-ci, réalisé pour le PPA1 (2012-2017), a laissé les associations sur leur faim à l’heure des comptes. « Ce plan a permis, d’après ATMO Auvergne Rhône-Alpes, de réduire la pollution de l’air de 7 % concernant les particules PM10 contre des gains attendus de 30 %, de 1 % seulement concernant le dioxyde d’azote contre des gains projetés de 28 % et de 10 % concernant le benzo (a) pyrène au lieu des 25 % attendus », donne Anne Lassman-Trappier, présidente de Inspire, pour illustrer des « avancées trop timides

 

Un territoire exemplaire qui attend les moyens d’une lutte exemplaire

 

« À nos yeux, il y a un déficit de résultats notable à l’issue des 5 ans du PPA1 et un certain nombre de mesures prévues n’ont pas été appliquées » déplore Jacques Venjean. Pour l’allergologue, Jacques Nahmias, Anne Lassman-Trappier mais aussi le docteur Cécile Buvry, la faute à un manque d’évaluations régulières. « Pour ce PPA2, nous sommes très vigilants à ce que ce qu’une vraie gouvernance soit mise en place et nous insistons pour en faire partie en tant que citoyens et médecins » prolongent-ils. Pour eux, l’heure est maintenant à l’espoir de voir leurs demandes retenues et les annonces gouvernementales suivies d’effets. « Il y a eu la promesse de faire de ce territoire, un territoire exemplaire de la lutte contre la pollution de l’air. C’est maintenant un objectif national, il serait bien alors que M. Hulot annonce désormais des mesures concrètes et des financements »

 

(1) Sous la bannière d’ARSMB, d’Inspire, du Collectif médical de la Vallée de l’Arve et du Réseau Air 74, Alain Nahmias, Anne Lassman-Trappier, Cécile Buvry et Jacques Venjean ont fait le point à Annecy, dans les locaux de la Ligue contre le cancer.

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Acide sur le crassier d'Hayange : la thèse se confirme

Le Républicain Lorrain| Article de Damien Golini

En attendant les conclusions de l’enquête, de nouveaux éléments rapportés par nos confrères de Canal+ font grandir les suspicions de déversements d’acide sur le crassier d’Arcelor à Hayange.

 

Yvan a travaillé de 2004 à 2008 sur le site d’Arcelor-Mittal à Hayange, pour le compte de Sanest, un sous-traitant du sidérurgiste. Il se rendait souvent sur le crassier pour y déverser les déchets de l’industriel : « L’acide souillé, je l’ai fait aussi. Ce n’est pas normal, mais ça a toujours été comme ça. » La citation choque. Elle est extraite de l’émission Sous le radar, diffusée lundi soir sur Planète+ (groupe Canal+).

 

Pendant plusieurs mois, nos confrères ont enquêté sur l’affaire de la pollution du crassier d’Arcelor à Hayange, que nous avions révélée en juin dernier. Karim Ben Ali, alors intérimaire chez le sous-traitant Sanest, affirmait avoir été contraint de déverser des milliers de litres d’acide de l’usine sidérurgique sur le crassier. Une enquête est toujours en cours, mais les nouveaux éléments apportés par le reportage étayent son propos.

 

Des prélèvements positifs au chlorure

 

Sur une vidéo tournée lors du déversement, la plaque de signalisation fixée à l’arrière du camion-citerne apparaît à l’écran. Les chiffres 80/1789 y sont inscrits. Ils précisent le contenant du camion aux secours en cas d’accident. D’après la classification ADR (Accord for Dangerous goods by Road), le chiffre 80 indique la présence d’une « matière corrosive », tandis que 1789 se rapporte à l’acide chlorhydrique.

 

Autre élément troublant, les analyses du sol sur le lieu des déversements. Effectuées par le laboratoire indépendant Analytika pour les besoins du reportage, elles mettent en évidence des taux de chlorure et de sulfate respectivement trente et quatre-vingts fois supérieurs à la normale. Mais la présence de ces deux composants de l’acide chlorhydrique n’est pas, selon le laboratoire, une preuve scientifique irréfutable de déversement.

 

Enfin, l’enquête montre que la direction d’Arcelor-Mittal à Hayange avait été informée, dès le mois de janvier 2017, de ces pollutions illégales. Un pompier mis dans la confidence par le lanceur d’alerte, par ailleurs salarié du géant sidérurgique, avait vendu la mèche. Or, Arcelor a toujours affirmé n’être au courant de rien avant juillet. Depuis, elle nie les faits. Contactée, elle ne souhaite pas répondre à nos sollicitations « tant que l’instruction judiciaire est en cours ».

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Acide sur le crassier d'Hayange : de nouveaux éléments attestent la pollution

Le Républicain Lorrain| Article de Damien Golini

Dans un reportage TV diffusé lundi soir sur la chaîne Planète +, de nouveaux éléments étayent la thèse du déversement d’acide sur le crassier d’Arcelor-Mittal à Hayange, en décembre 2016.

 

« Maintenant, faut que ça bouge. » Le message de Karim Ben Ali s’adresse à la procureure de la République de Thionville, Christelle Dumont. Lundi soir, la diffusion dans l’émission Sous le radar, par nos confrères de Planète+ (groupe Canal+), d’une enquête sur l’affaire de la présumée pollution du crassier de Hayange, a redonné de l’espoir au lanceur d’alerte. En juillet dernier, ce dernier affirmait dans nos colonnes avoir été contraint de déverser des milliers de litres d’acide sur le crassier d’Arcelor-Mittal. Les faits remonteraient à décembre 2016, alors qu’il était intérimaire pour le sous-traitant Sanest, filiale de Suez. Une enquête est toujours en cours, et n’a pas encore délivré ses conclusions.

 

Mais l’enquête diffusée lundi apporte de nouveaux éléments à charge contre le géant sidérurgique et son sous-traitant.

 

Du chlorure retrouvé dans le sol

 

Des analyses du sol du crassier ont été effectuées à titre privé pour les besoins du reportage. Le laboratoire indépendant Analytika a travaillé sur quatre échantillons de terre : deux sur le lieu des déversements et deux sur des sols non contaminés. Les deux premiers échantillons affichent des taux de chlorure trente fois supérieurs aux deux autres, et quatre-vingts fois supérieurs en sulfate. Deux éléments constitutifs de l’acide chlorhydrique et sulfurique. Le laboratoire précise néanmoins que ces prélèvements ne pourront pas constituer des preuves scientifiques irréfutables, compte tenu du délai qui s’est écoulé depuis les déversements.

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Vallée de l’Arve, la justice se penche sur la pollution chronique

La Croix| Article de Bénévent Tosseri

Voilà dix ans que la vallée de l’Arve n’avait pas connu un si bel hiver. Il a certes plu des cordes. Mais les précipitations ont chassé les particules en suspension qui empoisonnent ordinairement l’air de cette vallée encaissée où vivent 155 000 habitants, au pied du massif du Mont-Blanc (Haute-Savoie).

 

« Nous voulons savoir pourquoi il y a tant de malades dans cette vallée »  « L’année 2017 est la première à respecter les valeurs réglementaires », relève Didier Chapuis, directeur territorial d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air. Malgré cet excellent bilan, sans commune mesure avec l’interminable épisode de trente-six jours consécutifs de pollution subi l’an passé, les habitants restent mobilisés.

 

RELIRE : Au pied du Mont-Blanc, la colère enfle contre la pollution

 

Cette fois, ce ne sont pas les élus qu’ils ont décidé d’interpeller, mais la justice. Près de quatre cents personnes ont déposé plainte contre X en gendarmerie pour mise en danger de la vie d’autrui. Le parquet de Bonneville a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire. « Nous voulons savoir pourquoi il y a tant de malades dans cette vallée, et quels sont les polluants que nous respirons, au-delà de la concentration en particules fines (PM10) communiquée par Atmo », indique Muriel Auprince, porte-parole du collectif Coll air’pur.

 

Études contradictoires autour des métaux lourds

 

Pour le découvrir, cette retraitée a personnellement financé l’an passé une étude auprès du Centre Analytika, structure spécialisée dans les contaminations chimiques. Pointant du doigt la présence de composés organiques volatils (COV) et des niveaux « particulièrement alarmants » de métaux lourds, l’étude diffère du constat établi par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous n’affirmons pas qu’il n’y a pas de pollution. En revanche, aucun des métaux lourds et des COV réglementés ne dépasse les valeurs autorisées », insiste son directeur, Didier Chapuis.

 

Pour autant, l’étude d’Analytika ravive l’inquiétude des habitants, qui ne se contentent pas de l’évaluation d’impact sanitaire dévoilée en septembre dernier, lors du déplacement du ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot. Cette étude conclut que les particules fines causent environ 85 décès anticipés dans la vallée, un « ordre de grandeur similaire aux agglomérations françaises de taille moyenne », précise-t-elle.

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Passy : Contre la pollution dans la vallée de l'Arve, les plaintes se multiplient

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Julien Piccarreta

PASSY | Le nombre de 300 devrait être atteint d’ici la fin du mois.

 

Contre la pollution, les plaintes se multiplient

 

Le 10 février, le Coll’air pur lançait une opération inédite : inciter le maximum de personnes à venir déposer plainte contre X dans le cadre de la lutte contre la pollution de l’air dans la vallée de l’Arve.

 

Et l’initiative a du succès.

Hier, en effet, répondant de nouveau à l’appel du collectif, une quarantaine de personnes se sont retrouvées à proximité de l’école de Chedde, à Passy, pour faire un bilan public de l’opération.

 

Ainsi, 260 plaintes ont déjà été enregistrées par les services de gendarmerie, sur un secteur allant de Chamonix à Sallanches.

 

L’espoir d’atteindre la barre des 300 n’est par ailleurs pas utopique puisque des actions similaires sur le bassin Cluses/Bonneville sont menées en parallèle mais n’ont pas encore été comptabilisées. Surtout, les habitants ont jusqu’à la fin du mois pour venir, à leur tour, déposer plainte selon un modèle préenregistré.

 

Face à cet afflux, les gendarmes ont monté un dossier collectif (afin de ne pas avoir à traiter chaque plainte au cas par cas) et procèdent à différentes auditions, notamment des laboratoires d’analyse de la qualité de l’air Atmo et Analytika.

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La qualité de l’air dans la vallée de l'Arve s’améliore mais encore trop lentement : Une singularité qui échauffe certains esprits critiques

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Philippe Vachey

MONT-BLANC | La qualité de l’air s’améliore mais encore trop lentement.

 

Une singularité qui échauffe certains esprits critiques


Pour la qualité de l’air, il y aurait donc la vallée de l’Arve et le reste de la région ? C’est en substance ce que vient de confirmer la dernière communication diffusée par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Dans son ultime livrée publique en date du 26 février, l’observatoire régional de la qualité de l’air se félicite en effet des améliorations globales constatées en 2017.

 

Une colère latente sur les réseaux sociaux

 

Décourageant ? Au contraire ! « Il n’y a aucune fatalité », martèle Eric Fournier, président d’Atmo Auvergne Rhône-Alpes. Résidentiel, industrie, transports : « Nous agissons pour traiter chaque problématique simultanément, non pas pour être dans les normes mais tout simplement pour respirer un air pur. Mais l’État doit nous accompagner en prenant ses responsabilités car nous, élus locaux, prenons pleinement les nôtres ».

 

Une pugnacité qui tranche avec la lassitude de certains. Pour les associations locales, en effet, l’inertie (ou supposée telle) n’a que trop duré. « J’ai peur que cela finisse mal », glisse Alain Nahmias (Association pour le respect du site du Mont-Blanc). « La problématique des rejets industriels polluants exaspère les gens. Regardez ce qui se dit sur les réseaux sociaux. C’est rude. Les gens sont à cran : il n’est pas exclu que certains d’entre eux passent à l’acte… »

 

Pour Jean-Albert Lagarruigue (Association pour la qualité de vie à Passy), la tension aussi est palpable. « La population en a marre. Mais cela ne sert à rien d’aller au clash, même si je peux comprendre que certains soient dubitatifs… » Un doute qui pourrait prendre le chemin des prétoires suite au dépôt de plainte déposé le 10 février dernier au commissariat de Passy par le collectif Coll’air pur. Une initiative sans nul doute mieux calibrée pour répondre à la demande de « transparence » émanant des défenseurs de la vallée.

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Pollution dans la vallée de l’Arve : les habitants veulent une plus grande transparence

Le Messager (Faucigny) | Article de Mathieu Gaillac et Fred Manneveau

Quelques semaines après la publication d’un rapport qui fait état « de teneurs très élevées en métaux lourds » dans des poussières collectées au sol à Passy, la demande de transparence quant à l’air que l’on respire dans la vallée se fait de plus en plus insistante.

 

Cet hiver se déroule dans un climat plus serein que l’an dernier. Mais la problématique de la pollution reste, bien sûr, au cœur des préoccupations, dans la vallée de l’Arve. Il y a quelques mois, la mobilisation de la population avait marqué les esprits. Aujourd’hui, alors qu’une citoyenne a commandé des analyses à un laboratoire basé dans le Var pour mesurer la qualité de l’air, la population réclame plus de transparence concernant les études et les relevés qui sont menés sur le territoire.

 

1. Des plaintes déposées contre X à Chedde

 

Témoin de cette mobilisation citoyenne, une trentaine de personnes s’est réunie, samedi 10 février, devant la brigade de gendarmerie de Chedde, afin de procéder à un dépôt de plainte qui sera transmis au procureur de Bonneville pour le motif suivant : Mise en danger d’autrui, risque immédiat de mort ou d’infirmité par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence. « Ce sont des plaintes contre X, précise l’une des membres du collectif Coll’ Air Pur , à l’origine de cette action. Notre objectif, c’est de faire bouger les choses, d’avoir des analyses plus larges. »

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La montagne sous un grand manteau de pollution

L'Imprévu | Article de Benjamin Hourticq

Environnement | Au pied de Chamonix et du massif du Mont-Blanc, la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie, est l’une des dix zones les plus polluées de France. Si, cet hiver, la pluie a permis d’éviter que les polluants ne stagnent dans l’air, les inquiétudes de la population ne se sont pas évaporées. Un an après un pic de pollution de trente-cinq jours et quelques mois après une visite interministérielle, les habitants ont toujours la tête dans le smog.

 

« L’air de notre vallée est mortel… »

 

C’est une poussière épaisse qui colle à la la carte postale. Quasiment au pied du Mont-Blanc et de son massif, symboles de pureté, une nappe laiteuse couvre la vallée de l’Arve (74). C’est ici, quelques kilomètres en aval d’un des patrimoines naturels les plus hostiles à l’homme, que 150 000 personnes baignent dans l’une des atmosphères les plus toxiques de France. Ce territoire de 1 224 kilomètres carrés fait partie des dix zones françaises* dans le collimateur de la Commission européenne depuis 2015, épinglées pour non-respect des valeurs limites des particules fines. Au niveau national, toutes les institutions ont tiré la sonnette d’alarme et de nombreux rapports accablent la vallée de l’Arve. Le dernier en date, celui de Santé publique France, pose un grave constat : chaque année, 85 personnes meurent dans la vallée à cause des particules fines PM2,5.

(*) La vallée de l'Arve surveillée par la Commission européenne  Parmi les onze territoires visés par la Commission européenne pour non-respect des valeurs limites des particules fines, on retrouve des villes comme Paris, Lyon, Grenoble, Marseille, Nice, Toulon et Douai-Béthune-Valenciennes ; mais aussi des zones urbaines comme de Provence Alpes-Côte d’Azur. La Martinique en fait également partie. La vallée de l’Arve est le seul territoire à être rural.

 

Depuis plusieurs années, tous les voyants sont donc au rouge et cette atmosphère inquiétante ne laisse pas indifférents les habitants de la vallée. Certains, lassés de l’inaction politique, se sont regroupés au sein du collectif Col’air pur. Samedi 10 février, une quarantaine d’entre eux se sont réunis devant la gendarmerie de la commune de Passy, afin de déposer une plainte contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui ». « Notre objectif est d’alerter sur la pollution de la vallée », explique Muriel Auprince, l’une des membres du collectif et habitante de la commune de Saint-Gervais.

 

Cette diététicienne à la retraite n’en est pas à son premier coup d’essai. Il y a deux ans, elle avait déjà déposé la même plainte. « Cette fois, le procureur a dit aux gendarmes de recevoir toutes les plaintes, c’est déjà une bonne nouvelle », se réjouit cette grand-mère, revigorée par l’annonce quelques jours plus tard d’une initiative similaire à Fos-sur-mer. Avec la garantie de plusieurs dizaines de procédures, Muriel Auprince s’attend à ce qu’une enquête soit ouverte afin de déterminer si des négligences sont à l’origine de ces épisodes de pollution chronique dans la vallée.

 

Cette action médiatique n’est que le dernier chapitre d’une affaire qui anime la vallée de l’Arve depuis plusieurs années déjà. « L’air de notre vallée est mortel », lançait dans le JT de 20 heures de France 2, le 15 février 2015, Frédéric Champly, médecin chef du service des urgences des hôpitaux de Chamonix. Ce lanceur d’alerte avait établi ce constat en recevant en consultation des enfants victimes de crises d’asthme « sans qu’ils aient de terrain allergique ni d’infections ». Ce qui a déclenché sa suspicion, ce sont les réponses des parents eux-mêmes : « Mais c’est normal docteur, on est en période de pollution…»

 

Le lendemain de ce reportage télévisé qui a sévèrement écorné l’image d’un territoire basé sur l’économie de la montagne, Frédéric Champly réalise qu’il a brisé un tabou : « Des élus me sont tombés dessus, parce qu’il ne fallait pas toucher à l’image de la vallée. L’un d’entre eux a même demandé une sanction auprès de l’ordre des médecins », raconte le praticien. Celui qui a présenté une « candidature citoyenne » aux législatives de 2017 dénonce également une « omerta et une volonté politique de ne pas froisser l’image de la vallée, car on nous vend le rêve de ‘la montagne à l’état pur’. »

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Pour une fois, les particules se sont (un peu) fait oublier

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Julien Piccarreta

MONT-BLANC | Atmo Auvergne Rhône-Alpes vient de publier son bilan de la qualité de l’air pour l’année 2017

 

« Pour une fois, les particules se sont (un peu) fait oublier »


Dans la série -malheureusement à succès- de la pollution de l’air en vallée d’Arve, les récents résultats d’une étude indépendante menée par le laboratoire Analytika (lire nos précédentes éditions) ont sonné comme un fort rebondissement, obligeant notamment Atmo Auvergne Rhône-Alpes à dévoiler des données inédites concernant les métaux lourds et autres joyeusetés présentes localement.

 

L’association agréée de contrôle de la qualité de l’air -qui fournit les seules données reconnues officiellement- vient également de révéler son traditionnel bilan pour l’année 2017 dans le pays du Mont-Blanc.

 

Et, information majeure concernant les particules fines PM10 : « la valeur limite relative aux concentrations journalières (50 μg/m3 en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 35 jours par an) a été respectée sur les quatre sites de Chamonix, les Bossons, Passy et Sallanches ».

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« C’est une évidence qu’il faut surveiller les PM 2,5 » En réaction à des analyses indépendantes, le député Xavier Roseren demande un comité scientifique

Le Dauphiné Libéré (Haute-Savoie)| Article de Julien Piccarreta et Amélie Daviet

MONT-BLANC | En réaction à des analyses indépendantes, le député Xavier Roseren demande un comité scientifique.

 

« C’est une évidence qu’il faut surveiller les PM 2,5 »


Alors même que pour la première fois depuis dix ans, le pays du Mont-Blanc est passé sous la barre des 35 jours autorisés de pollution aux particules fines PM10 en 2017 -grâce aussi à une météo particulièrement portée sur la pluie en fin d’année- la pollution continue d’émouvoir.

 

Dans notre édition du 14 janvier, nous avons publié en effet les résultats d’une étude menée par le centre Analytika, laboratoire d’analyses indépendant. Bernard Tailliez, chercheur et gérant du laboratoire en question, y expliquait notamment que les capteurs d’air qu’il a posés en août au niveau de la zone des Egratz, à Passy, montrent la présence de métaux lourds dans les poussières à un niveau qu’il qualifie d’« alarmant ».

 

« Je suis étonné que cela n’ait pas provoqué davantage de réactions »

 

Des données en apparence inédites et qui ont eu un effet “coup de pied dans la fourmilière”… bien que très peu de communications aient jusque-là été faites officiellement (lire par ailleurs).

 

« Je suis étonné que cela n’ait pas provoqué davantage de réactions », note d’ailleurs le député Xavier Roseren, ajoutant que « si c’est vraiment vrai (sic), alors c’est grave ». Au vu de ces résultats, l’élu LREM et ancien maire des Houches demande, entre autres, que de nouvelles mesures soient réalisées pour « faire vérifier de manière contradictoire et transparente » les données d’Analytika. 

 

Une réaction que recherchait de toute évidence le Coll’air pur santé. Car c’est par l’intermédiaire de ce collectif, commanditaire des analyses réalisées par le laboratoire Analytika, que les données récentes ont été rendues publiques.

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Servoz : insatisfaite des mesures officielles de la pollution, la commune va financer les siennes

Mont-Blanc Live | Article de Audrey Bourdier

Servoz veut en savoir plus sur la pollution dont elle souffre.

 

La commune va financer une étude d'un laboratoire indépendant pour compléter les analyses d'Atmo, l'organisme officiel chargé des mesures de la pollution dans la Vallée de l'Arve.

 

Nicolas Evrard, le maire de Servoz, explique sa démarche.

 

Didier Chapuis, le responsable d’Atmo pour la Vallée de l’Arve, approuve ce complément de mesures.

 

Mais il attire l'attention sur les dérives possibles : attention au trop-plein d'informations

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Contre l’avis d’ATMO, la mairie souhaite effectuer ses mesures de polluants

Le Messager (Faucigny) | Article de Fred Manneveau

Investissements, travaux et environnement : les projets ne manquent pas pour la commune qui va par ailleurs installer des capteurs pour les polluants sur les bâtiments publics.

 

Comme l’a précisé Nicolas Evrard , maire de Servoz lors de la cérémonie des vœux à la population vendredi 19 janvier, les actions menées par le Conseil municipal pour l’année 2017 se poursuivront en 2018 en misant sur l’avenir en terme d’évolution de l’intercommunalité au sein de la vallée de Chamonix.

 

Annonce la plus marquante de cette cérémonie, puisque Atmo ne veut pas installer de capteurs, jugeant que ce n’est pas nécessaire sur la commune, Nicolas Evrard, son maire se débrouillera tous seul. La commune positionnera ces capteurs sur les bâtiments publics. En effet, comme semble le confirmer la récente étude d’Analytika (voir page 5), la pollution n’est pas le seul fait du chauffage au bois, les activités industrielles ont aussi une lourde responsabilité sur la pollution cumulée que nous subissons toute l’année.

 

« Dès lors, au-delà de la mesure des PM 10 et des NOX, nous devons pouvoir mesurer les PM2,5, le SO2, les HAP (notamment le Benzol à Pyrène). Nous devons savoir si les particules fines sont porteuses de métaux lourds. » explique le maire. [...]

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Pollution de l'air à Frontignan : « La santé des Frontignanais restera la variable d’ajustement »

Midi Libre | Article de Simon-Jacques Trigano

Entretien. Bernard Tailliez, fondateur du centre indépendant d’analyses Analytika missionné par le maire pour scruter la pollution de l’air ne croit pas en l’efficacité du système mis en place par l’État.

 

« Aucun sérieux. Ce n’est pas un laboratoire agréé et il n’est même pas expert auprès des tribunaux, c’est faux » Suite à ces propos tenus par le sous-préfet Philippe Nucho (rapportés dans l’édition Midi libre du 7 octobre 2017), lors de la dernière conférence de presse en mairie de Frontignan relative à la pollution de l’air sur la commune, le centre Analytika a souhaité apporter des « éclaircissements sur ce préoccupant dossier ». Entretien avec Bernard Tailliez, fondateur et directeur scientifique du centre.

 

Pourquoi n’avoir aucune accréditation officielle ?

 

Créé en 1991, Analytika n’est pas un laboratoire dépendant des services de l’État mais un centre d’investigation privé, spécialisé dans les questions de contaminations chimiques. Afin de conserver la plus totale indépendance vis-à-vis des autorités comme des acteurs industriels, le centre n’a donc jamais sollicité d’agrément ou d’accréditation. Nos activités se concentrent d’ailleurs précisément sur les domaines qui échappent aux contrôles des laboratoires accrédités, publics ou privés.

 

Le mode de surveillance de l’air actuel vous paraît-il inadapté ?

 

Le réseau Atmo (ici Atmo Occitanie NDLR), sur lequel s’appuient les autorités pour évaluer la pollution de l’air atmosphérique et communiquer auprès du grand public est une fédération d’associations régionales dont la gouvernance est présentée comme collégiale. Il s’agit en réalité d’une structure péri administrative dirigée par les services de l’État (DREAL et Préfecture) et cofinancée par une dotation ministérielle d’une part et les cotisations des industriels pollueurs adhérents au réseau Atmo d’autre part.

 

L’interprétation des rares études scientifiques conduites par cet organisme administratif est donc orientée par des considérations de développement économique et de protection de l’emploi, au détriment des enjeux de santé publique. Constituant de fait un lobby de défense des intérêts industriels au détriment de l’intérêt général, les conclusions orientées d’Atmo ne peuvent en aucun cas servir de base à une véritable politique locale de santé publique.

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Pollution dans la vallée de l'Arve : Les débats toujours dans l’air du temps

L'Humanité | Article de Eric Serres

L’atmosphère aurait été respirable dans la vallée de l’Arve en 2017. Une bonne nouvelle qui n’empêche pas les polémiques autour des solutions à trouver.

 

Alors que la Commission européenne annonçait en fin de semaine dernière la tenue d’un sommet ministériel le 30 janvier à Bruxelles avec neuf pays, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni et surtout la France, tous visés par des procédures d’infraction pour leur non-respect des normes sur la qualité de l’air, la communauté de communes Pays du Mont-Blanc (CCPMB) se félicitait de l’amélioration de la qualité de l’air dans la vallée de l’Arve en 2017.

 

Le CCPMB aurait donc trouvé la solution « miracle » face à cette pollution qui empoisonne ses habitants depuis des années ? D’après le bilan annuel de l’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l’observatoire régional agréé pour la surveillance et l’information sur la qualité de l’air, tel serait le cas, puisque le nombre de pics de pollution ont été en dessous des recommandations européennes et « la qualité de l’air a globalement connu une amélioration ».

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Pollution dans la vallée de l'Arve : le maire de Servoz finance ses propres capteurs d'air

Dauphiné Libéré (Haute-Savoie) | Article de Amélie Daviet

SERVOZ | Après les révélations du centre Analytika sur la pollution dans la vallée de l’Arve, Nicolas Evrard, maire de Servoz, réagit

 

Atmo ne veut pas ? Qu’importe, Nicolas Evrard se débrouillera seul. Hier soir, lors de ses vœux à la population, le maire de Servoz a annoncé que la commune allait faire poser deux capteurs afin d’analyser l’air. Une demande que son prédécesseur avait déjà faite, que lui même avait réitéré au début de son mandat… et à laquelle « Atmo (1) a à chaque fois opposé une fin de non recevoir. Ils ont dit que ce n’était pas nécessaire à Servoz », raconte le maire.

 

D’ici quelques mois, il sera donc fixé quant à la pollution puisqu’il fait désormais appel aux compétences du centre Analytika sur les deniers de la commune. Ce laboratoire indépendant a déjà réalisé une batterie d’analyses pour des particuliers, à Passy, qui montrent, entre autres, une forte présence de métaux lourds. « On ne peut pas mettre la poussière sous le tapis », estime Nicolas Evrard qui souhaite pousser plus loin que le simple décompte des PM10 pour regarder ce qui se cache vraiment derrière.

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Un laboratoire indépendant dénonce la présence de métaux lourds dans l'air de la vallée de l'Arve

France Bleu | Article de Marie Ameline

L'analyse d'échantillons de poussières et d'air atmosphérique met en évidence la présence de Zinc, de plomb, d'aluminium et de fer rapporte le directeur du laboratoire Analytika. La présidente d'ATMO Auvergne Rhône-Alpes s'interroge sur la valeur scientifique de ces travaux.

 

C'est à l'initiative de cette habitante de Saint-Gervais qu'ont eu lieu ces analyses. Sur ses propres deniers, Muriel Auprince a acheté quatre capteurs passifs et demandé l'été dernier au laboratoire indépendant Analytika d'en assurer la pose et l'exploitation des données par la technique physique de la spectrométrie de masse.  En plus de ce prélèvement d'échantillons d'air atmosphérique, un échantillon de poussières était collecté au sol , également pour analyse.

 

"Il y a un écran de fumée. On a que des analyses quantitatives, j'ai voulu savoir quel était l'air qu'on respirait"— Muriel Auprince

 

Au mois de juillet, Bernard Tailliez, le directeur du centre Analytika a installé en deux endroits stratégiques de la vallée de l'Arve, au pied du viaduc des Egratz sur la commune de Passy,  quatre capteurs atmosphériques destinés à piéger les COV, composés organiques volatils présents dans l'air.

 

Deux de ces capteurs sont placés à trois cents mètres environ de l'incinérateur des ordures ménagères, les deux autres capteurs se trouvent en bordure la route de Chamonix. Résultat de ces divers prélèvements après analyse: les constituants majeurs transportés par les poussières collectées sont le zinc, le plomb, et le cuivre, ainsi que l'aluminium et le fer. Ce qui fait dire à Bernard Tailliez et Muriel Auprince que "cette pollution est forcément d'origine industrielle".

 

"Avant d'affirmer que ce sont des valeurs élevées, il faut les comparer à des valeurs de référence" — Marie-Blanche Personnaz

 

Interrogée sur le résultat et les conclusions tirées de ces analyses, la directrice générale de l'observatoire ATMO Auvergne Rhône-Alpes, chargé de la surveillance et de l'information sur la qualité de l'air, exprime des réserves sur les conditions dans lesquelles ont été réalisés ces travaux, et souhaite pouvoir en étudier l'ensemble avant d'en dire plus, ou de diligenter d'autres analyses complémentaires ou contradictoires comme le demande le député de la 6 ème circonscription de Haute-Savoie Xavier Roseren. "Il faut faire attention à ce que des gens sérieux ne soient pas discrédités. Il faut qu'ATMO s'empare de cette étude, fasse une contre-expertise et nous dise vraiment s'il y a quelque chose."

 

Le rapport d'analyses du laboratoire Analytika a été adressé aux trois ministres de l'Écologie, de la Santé, et des Transports.

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Vallée de l'Arve : des métaux lourds présents dans l'atmosphère, selon une étude indépendante

Mont-Blanc Live | Article de Audrey Bourdier

C’est une étude qui va faire grand bruit dans la Vallée de l'Arve.

 

Analytika, un laboratoire d’analyse indépendant, a été sollicité par les habitants de la Vallée pour effectuer des prélèvements au niveau du site industriel de Passy.

 

Et les résultats sont accablants, comme le détaille Bernard Tailliez, fondateur et directeur scientifique d'Analytika.

 

Il affirme avoir trouvé des traces de métaux lourds, comme du zinc, de l'aluminium, du cuivre, du chrome et du nickel.

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