11-05-2016
À la demande du magazine Thalassa, le centre Analytika a procédé à l'analyse de deux échantillons de rejets industriels ALTEO, prélevés respectivement sur le site de Gardanne et en mer dans
la fosse de Cassidaigne à 320 mètres de profondeur.
La mise en place de filtre-presses a permis à ALTEO de mettre fin en 2016 à ses rejets de "boues rouges" en mer.
La même canalisation de 50 km de longueur lui permet encore de déverser en mer des volumes considérables d'un liquide transparent fortement basique :
une lessive de soude corrosive (pH 11) dont les teneurs résiduelles en éléments chimiques toxiques demeurent encore
inconnues.
Le reportage de Sophie Bontemps "Boues rouges, la mer empoisonnée" du 02-09-2016 évoque les résultats de ces analyses, dont le détail figure dans le rapport analytique ci-dessous.
Émission Le Grand Soir 3 (03-11-2014)
Interventions des experts indépendants Analytika et Criirad à propos des rejets de l'usine ALTEO de Gardanne
24-09-2014
À la demande de l'association ERMES, le centre Analytika a procédé au dosage des 11 éléments inorganiques: aluminium, arsenic, cadmium, chrome, cobalt, mercure, nickel, plomb, titane, vanadium et zinc sur un échantillon de boues de rejet en provenance du site industriel ALTEO de Gardanne (cf. plan du point de prélèvement).
Si le dépistage systématique GC/MS ne permet de détecter aucun micro-contaminant organique dans cet échantillon, les teneurs des trois éléments inorganiques toxiques chrome, titane et vanadium révélées par le dosage ICP/MS s'avèrent considérablement plus élevées que pour des sols non pollués.
Par ailleurs, la présence de teneurs notables pour plusieurs éléments radioactifs toxiques a été mise en évidence dans cet échantillon par l'organisme indépendant CRIIRAD.
L'autorisation accordée à ALTEO de poursuivre l'exploitation durant 6 ans, rejetant en Méditerranée des effluents liquides aujourd'hui traités par filtre-presses (installés en 2015) peut être considérée comme un progrès relatif.
Toutefois, l'arrêt du rejet des "boues rouges" impose dorénavant à l'entreprise de stocker à terre des quantités beaucoup plus importantes de résidus solides susceptibles de donner naissance à des poussières toxiques et radioactives, dont la quantité augmentera en même temps que la superficie des zones de stockage si des dispositions appropriées ne sont pas mises en place par l'industriel.
14-01-2017
Le centre Analytika a déterminé par ailleurs que ces poussières sont chargées de soude caustique.
Compte-tenu des effets particulièrement délétères de la soude caustique au contact des yeux, il est clair que l'industriel devra prévoir les mesures appropriées pour limiter la formation des poussières à partir des lieux de stockage des déchets solides d'exploitation du site ALTEO de Gardanne.
La population locale étant exposée en permanence à respirer ces poussières, leur granulométrie devra être étudiée et une évaluation sérieuse des risques sanitaires réalisée au plus vite.
"Thalassa" (France 3 02-09-2016)
"Boues rouges, la mer empoisonnée"
Rencontre avec Bernard Tailliez à partir de 32 min 15 sec.
"L’Écho des lois" (LCP 30-12-2015)
Reportage de Marie Labat à propos de la pollution issue du site ALTEO de Gardanne
Le Journal de l'Environnement | Article de Stéphanie Senet
Les premières études sur la Bauxaline®, produite à partir des boues rouges de l’usine Alteo de Gardanne, ont été publiées ce 10 décembre 2014 à l’initiative du collectif "Non aux boues rouges".
Réalisée par le laboratoire Analytika, la première étude confirme la présence de niveaux élevés de métaux lourds dans ce produit destiné à la couverture de décharges, de routes, de digues, de granulats d’argile, de ciments ou de supports agronomiques.
La Bauxaline® affiche ainsi une teneur en chrome de 976,9 parties par million (ppm) alors que la valeur moyenne dans des sols non contaminés oscille entre 50 et 100 ppm.
Même constat pour le titane : 29.954 ppm contre 70 à 20.000 ppm et pour le vanadium : 744 ppm contre 90 à 150 dans un sol non contaminé.
Niveau élevé de métaux lourds, mais aussi un fort niveau de radiations
La deuxième étude, conduite par la Criirad, montre que le niveau de radiation dans la zone d’entreposage des boues rouges est 4 à 8 fois supérieur au niveau naturel. « Pour une présence de 6 minutes par jour, chaque jour de l’année, sur un sol remblayé avec ces boues rouges, l’exposition cumulée dépasse la valeur de 10 microsieverts par an (μSv/an), niveau au-delà duquel la directive Euratom considère comme non négligeable sur le plan radiologique l’impact d’une pratique nucléaire », conclut la Criirad.
Les radionucléides contenus dans les boues –uranium 238 et thorium 232- impliquent par ailleurs une très longue persistance dans l’environnement : respectivement 4,5 et 14,5 milliards d’années.
Alors que la ministre de l’écologie s’est opposée à la prolongation du rejet, en Méditerranée, des effluents liquides issus de la filtration des boues rouges (interdit à partir du 31 décembre 2015), le collectif Non aux boues rouges demande la reconnaissance de la toxicité des rejets, l’arrêt de tout processus de valorisation (type Bauxaline®) en cours, et le confinement des lieux de stockage.
France Info (Grand Soir 3) | Reportage de Anne Sylvain
L'usine d'alumine Alteo de Gardanne fête ses 120 ans samedi. Mais cet anniversaire pourrait être gâché par des questions soulevées par ses riverains : que faire des déchets, jusqu'ici répandus dans la Méditerranée ? Et sont-ils toxiques ? Une enquête d'Anne Sylvain pour le Grand Soir 3.
L'usine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), qui produit de l'alumine, fêtera ses 120 ans samedi 13 décembre. Ce site fait vivre directement ou indirectement 1 000 employés. L'alumine est utilisée dans la production des écrans LCD ou de ceux des téléphones portables. Mais le problème de cette industrie, ce sont ses déchets.
Des déchets déversés dans la Méditerranée
Chaque année, 400 000 tonnes de déchets sortent de l'usine. Dans les années 1960, le groupe fait le choix de les rejeter dans la mer grâce à un tuyau de 50 kilomètres reliant Gardanne à Cassis. Les résidus sont déposés dans le parc national des Calanques.
A 330 mètres de profondeur, les sols marins sont aujourd'hui recouverts de poussière rouge. Alors qu'Alteo devait cesser ses rejets fin 2015, l'entreprise vient d'obtenir une dérogation pour y verser ses eaux de rinçage. Un dossier est maintenant sur le bureau de la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal.
Il reste tout de même à l'industriel à trouver une nouvelle destination pour ses déchets solides. Tout d'abord une nouvelle utilisation : la transformation. On trouve déjà des déchets de bauxite dans des tuiles ou du béton léger.